2.3. Courants phénoménologiques et pragmatistes

Parmi les courants qui ont le plus contribué à l’étude de la temporalité se trouvent le paradigme phénoménologique et les écoles sociologiques qui s’en inspirent. Des contributions qui, affrontant l’idée du temps linéaire et quantitatif de la physique, ont construit un échafaudage théorique qui fait du temps la substance de l’être et de la vie sociale. La temporalité constitue un aspect de la subjectivité : être un humain signifie être conscient, une condition sur laquelle repose le sentiment primordial de la durée et de flux. Ces notions fondatrices relèvent essentiellement du champ de la philosophie et se centrent sur l’expérience subjective, donc individuelle. Nous verrons ci-dessous que des auteurs inspirés de la phénoménologie, comme Dewey, Schütz, Luckmann et Mead, ont toutefois ancré leurs analyses et conceptualisations sur la temporalité dans sa dimension éminemment inter-subjective, sociale et culturelle, s’éloignant ainsi de certains principes fondateurs.