Conclusion

Lorsque les acteurs mènent leurs affaires courantes ils tendent à considérer la distribution et l’arrangement d’un grand nombre de personnes, lieux, objets et évènements comme des allants-de-soi. L’espace est incorporé (embodied) comme élément constitutif de l’accomplissement de nos activités. Depuis cette perspective, la spatialité est définie comme un ensemble d’arrangements matériels, intelligibles et sensés, directement liés à l’accomplissement d’activités pratiques particulières. Si l’étude de l’utilisation de l’espace fait partie du programme des ethnométhodologues (et plus largement des praxéologues), une phénoménologie de l’habiter ne peut laisser de coté la question du contrôle exercé par les acteurs sur l’espace-temps et sur l’environnement (social et matériel), ni celle des contraintes exercées en retour par l’espace domestique et la famille sur les acteurs. Tenir compte de cette relation réflexive sert l’étude des pratiques familiales dans le foyer et celle des compétences interactionnelles et organisationnelle qui y sont spécifiquement déployées. Tenir compte de cette relation réflexive devrait contribuer aussi au mouvement de revalorisation de la vie ordinaire et des espaces-temps familiaux aussi bien dans le champ de la recherche que dans le débat publique.

A présent nous allons présenter les travaux qui nous ont inspirée parmi ceux ayant traité la place des technologies dans les pratiques domestiques ordinaires, aussi bien en sciences sociales qu’à l’articulation des sciences sociales et de la conception technologique.