4.1. Sciences sociales et technologie

Dressé contre le déterminisme technologique qui présente les humains dans une relation passive à la technologie, le désormais classique The Social Shaping of Technology de MacKenzie et Wajcman (1985/1999), montre que la technologie n’est pas simplement quelque chose qui advient, dans la mesure où elle est façonnée par les circonstances et relations socio-économiques et de genre desquelles elle émerge216.

Dire que technique et technologie doivent être étudiées dans leur relation avec les pratiques et les ordonnancements socio-culturels dans lesquels elles se trouvent c’est, pour d’autres auteurs, affirmer réflexivement la nécessité d’aborder l’usage en tant que phénomène donnantforme à une relation indissociable entre dimension culturelle et dimension technique (Latour et Woolgar, 1986 ; Winograd et Flores, 1986 ; Suchman, 1987 ; Button, 1993 ; Hutchins, 1995 ; Nardi, 1996 ; Heath et Luff, 2000, entre autres).

Notes
216.

La technologie est le produit de préférences sociales, de mandats bureaucratiques et de pressions économiques. MacKenzie et Wajcman ont noté que, dans les (rares) cas où le foyer est pris en compte par les STS (Sciences des Technologies et de la Société), il est abordé en tant qu’espace où les utilisateurs finaux sont pourvus de media et de nouveaux media en termes a-problématiques (MacKenzie et Wajcman, 1999 : 149). Aussi, dans l’essai cité, le genre, dans son rapport à la technologie occupe une place de premier ordre ; par ailleurs, la  logique de l’invention et des  impulsions de la science y sont fortement questionnés.