5.2.2.8 Sorties

Sur les deux jours du week-end il y a typiquement au moins une sortie familiale, à Paris (Beaubourg, par exemple) ou un tour en forêt. Simon commence à « rechigner », nous dit Justine : il participe encore à ces sorties mais elle pense qu’il ne le fera pas systématiquement par la suite (« il arrive à un moment où (...) il peut aussi aller chez un copain, et ne pas nous accompagner »). Eric, de son coté, peut faire des choses à part, le samedi (ceci est moins vrai le dimanche, qui est plus clairement un jour familial). Les sorties consistent aussi à rendre visite à des parents ou à des amis. Dans ce dernier cas, ils planifient plusieurs semaines à l’avance (« on charge tout le monde dans la voiture et on traverse Paris »- Eric) et, s’il fait beau, ils essayeront de rencontrer les amis à l’extérieur. Le jour consacré aux amis est de préférence le dimanche après-midi, pour le goûter, car le samedi s’utilise souvent et surtout « pour les affaires courantes », dit Eric274. S’il s’agit de voisins ou d’amis très proches, la visite peut se décider le jour même (dans le quartier, notamment, ils rencontrent des gens susceptibles de leur proposer spontanément « tiens, on peut se voir cet après-midi »). Dans le cas où ils invitent des gens chez eux, Justine et Eric préparent des gâteaux maison, du thé et du café, et quand les gens arrivent « il y à boire et à manger » et « on s’installe et on papote ». Cela se passe dans le salon, mais leurs enfants et ceux de leurs invités (2 ou 3 en général), circulent dans tout l’appartement et tant qu’il y a pas de cris ou de pleurs, « ils font ce qu’ils veulent », dit Eric. Certains enfants passent la plupart du temps dans les chambres des enfants hôtes, d’autres « viennent ici avec nous », raconte-il encore. Et il rappelle peu après la maxime sociologique selon laquelle

la vie avec les enfants implique que les (…) soirées deviennent des après-midi, parce que ça permet le soir de ne pas coucher les enfants trop tard » 275 .

Justine souligne elle aussi que le fait de vivre dans le même quartier depuis une quinzaine d’années a permis de créer des liens à la fois fluides, informels et assez étroits avec de nombreux voisins et parents des amis de leurs enfants :

‘J.R.: on se croise, on s’invite… on copine pas mal avec les gens du quartier aussi. donc, ça ça peut être n’importe quel moment heu… ça peut être un dimanche matin …« tiens, on va inviter les parents de machin à prendre le thé » puis hop, ils viennent.
T.T. : hum, hum. des gens que vous connaissez de longue date ?
J.R : oui. qu’on a connus, qui sont des… copains de Simon avec lesquels on a sympathisé. par exemple la dernière sortie, on est partis le week-end. […] et après, la génération des copains de Chloé et puis aussi des copains de Arthur
Justine R., entretien du 15/11/2004’
Notes
274.

Cette famille a déménagé – toujours dans le même quartier – à la naissance du troisième enfant. Ces deux évènements majeurs ont eu une répercussion importante sur les pratiques festives et de sociabilité, tel que l’explique Justine :

on avait recommencé à inviter du monde, ça nous a crevés donc on s’est dit ‘‘on attend, on sait que c’est pour un moment. il vaut mieux savoir se préserver et… mais il peut arriver qu’on invite du monde le vendredi soir

Entretien de Justine, 15/11/2004

275.

Justine, pour sa part, dit qu’elle et son compagnon recommencent à sortir un peu à deux, lorsqu’ils n’ont pas les enfants (cinéma, quelques samedis soir au restaurant avec des amis) mais que ça reste encore assez rare.