8.2.4.3 Repères-substances : l’exemple des aliments

Outre les ressources langagières et les éléments matériels médiatiques et informationnels (TIC), des objets comestibles sont également exploités dans la structuration de l’action collective et de l’action d’autrui. Comme nous le montrera l’exemple, si le corps donne à voir des engagements, il donne à voir aussi des temporalités et des qualités de (ré)engagement, dans telle ou telle activité : c’est que le corps est engagé dans un monde d’objets qui supportent des actions se déployant dans le temps. Mettre trop de temps à manger quelque chose, ou à démarrer la consommation de quelque chose, est un dépassement, une évaluation de sens commun. Cette évaluation, d’ailleurs, peut met en question la nature même de l’activité. Si l’on met un temps trop long, cela peut être sanctionné socialement, peut indiquer un problème, une intentionnalité particulière, etc. dont peuvent se saisir les co-participants. Nous aborderons cet aspect de la temporalité avec deux exemples d’interactions : le premier illustre une projection de début d’activité, plus spécifiquement la manière dont des tartines sont publiquement constituées par le père RAF en starters de l’activité du petit-déjeuner ; le second illustre une négociation de fin d’activité, plus spécifiquement la manière dont la consommation d’un yaourt est publiquement étirée dans le temps par Simon PR pour échapper au débarrassage.