10.2.1. Interruption ou opportunité ? Négocier le statut d’insertion de l’appel

Alors que Simon joue à l’ordinateur dans le salon, Justine prépare le repas. C’est alors que Simon se plaint d’un plantage informatique661 et que commence une activité collaborative destinées à résoudre le problème. Cette activité est menée d’abord à distance, entre salon et cuisine, mais ne réussit pas. Justine se déplace ensuite devant l’ordinateur, près de Simon. C’est à ce moment –là qu’arrive l’appel téléphonique, comme nous le verrons plus tard.

PR - jeudi 24/03/05 - 18:08662 – Chloé et Maguelone RAF (en visite) jouent dans la chambre de Chloé (hors-champ) ; Justine prépare le dîner en écoutant la radio alors que Arthur (hors-champ) regarde la télévision. Simon joue sur l’ordinateur, mais celui-ci bogue :

Ext (i)

Le problème informatique rencontré par Simon est publiquement manifesté auprès de la mère, qui fait preuve d’empathie (l. 2). Aux ls. 5-6 Justine, sans s’arrêter d’éplucher les légumes, propose un diagnostique. Pendant quelques secondes l’échange s’arrête, les deux participants sont plongés en silence chacun dans son activité. Au bout de quelques secondes Simon interpelle explicitement Justine, en s’excusant (dans une orientation explicite vers le caractère interruptif de son tour). La mère tourne la tête vers le salon {#4}, et, une fois la co-orientation de Justine confirmée (l. 15), Simon l’informe qu’il ne peut poursuivre, ni avec le jeu ni avec les tentatives de réparation technique (ls. 12-17). Justine propose alors d’ajourner le traitement de la question et de la soumettre à son compagnon (ls. 18-19)663. Malgré cela, Simon continue les manipulations et la recherche de l’origine du problème à l’ordinateur664  et ne s’aligne donc pas sur la proposition de la mère.

Ext (ii)

En évoquant le fait qu’il y a « les films », la mère justifie son souhait de consulter Eric en priorité sur la question, tout en cherchant à expliquer l’origine du problème. Simon continue son enquête puis communique les résultats à Justine (ls. 26-32) : il confirme ainsi le diagnostique de la mère à propos des films, tout en cherchant les fichiers correspondants. Justine lui donne plusieurs indications à travers le passe-plat, sans abandonner la préparation du repas :

Ext (iii)

Entre les l. 37 et 65 on suit le développement de la séquence d’instructions initiée peu avant. Cette séquence est médiée spatialement, ce qui oblige Justine à donner des instructions à haute voix et en suivant les manipulations de Simon à travers le passe-plat. Soulignons, comme le montre la suite de la transcription, que cela a lieu alors que la cuisson des légumes est entamée. Justine crée et profite de plusieurs interstices dans l’échange avec Simon pour poursuivre la tâche en cours665. La suite de l’extrait rend compte également du déclenchement de la seconde phase de l’activité collaborative : l’interaction proximale.

Ext (iv)

Aux lignes suivantes le rapprochement physique de Justine à l’élément à réparer s’intensifie : elle remplace le garçon aux commandes, devant l’ordinateur, et ce jusqu’à l’irruption de l’appel :

Alors que Justine prend la main sur l’ordinateur pour effacer les favoris Internet, Simon insiste avec son hypothèse : ce sont les films qui prennent l’essentiel de l’espace disque. Paradoxalement, c’est lorsqu’il passe la main que le garçon manifeste le plus ses connaissances techniques. La mère s’aligne finalement sur l’explication de Simon (ls. 109-111), et explore la localisation des fichiers, en exprimant des doutes sur sa propre action. Alors Simon se rapproche à nouveau, initiant une nouvelle séquence de collaboration proximal, où il assume le rôle d’expert. Alors que Simon est engagé dans une identification et une monstration informée des éléments problématiques, le téléphone sonne :

Ext (v)

Alors que l’activité conjointe Justine-Simon commence à porter ses fruits (avec un alignement/affiliation explicite de Justine sur le caractère exceptionnel de la taille des fichiers, ls. 131-137), le téléphone Freebox sonne666. Simon, tout en lisant à haute voix la taille du ficher, se met légèrement à l’écart quelques instants après la sonnerie, anticipant l’orientation de la mère vers le téléphone. Justine suspend en effet l’interaction pour aller décrocher. Elle déplace rapidement le corps pour se lever alors que, verbalement, elle est encore partiellement engagée dans l’activité avec Simon : entre les lignes 137-139 on voit que, dans un même tour, Justine identifie le film « inculpé », puis, tout en se levant, elle donne un account de son désengagement. Elle annonce l’identité de l’appelant, dans une seconde partie de tour marquée au plan prosodique comme différente de la première. Le fait d’annoncer l’identité de l’appelant rend compte du caractère attendu de l’appel du père et suffit à justifier son désengagement de l’activité conjointe667. Il apparaît ici que nommer l’appelant est une activité de catégorisation avec laquelle on fait une hypothèse forte sur l’événement disruptif qu’est l’appel à ce moment-là, et auquel il s’agit de répondre. Comme on le verra, prendre l’appel a des conséquences non seulement sur l’activité en cours : cela réserve une projection potentielle à l’ensemble des dynamiques de la soirée668.

Le raisonnement pratique correspond à associer une sonnerie à un appelant : mais aux lignes 148-150 on voit que finalement il s’agit de Thomas RAF et non pas d’Eric. Justine manifeste de la surprise et produit un account à propos de son erreur d’appréciation (le téléphone Freebox étant jusque là « exclusivement » utilisé par Eric669). Voyons à présent la suite et fin de l’extrait, où les orientations et engagements de Justine et de Simon sont tiraillés vers des directions opposées :

Ext (vii)

A la fin de la communication entre Justine et Thomas on observe un changement corporel chez Simon, qui s’oriente immédiatement vers la reprise de l’activité conjointe, dès que la communication téléphonique prend fin. Il relâche d’abord son visage (notamment la bouche, im. 14, 15, 16). Il fait ensuite un geste de type « getting attention » de la main gauche (im. 18) : du point de vue de la conception du tour, parce que rega/rde là\ est prototypique d’une activité de continuation du topic, qui constitue celui-ci en topic en cours, ou, plutôt, « toujours en cours » malgré l’irruption de l’appel téléphonique. En utilisant la conjonction parce que, Simon relie l’activité en cours à l’activité précédente ; en utilisant à nouveau l’injonctif regarde il « rapatrie » Justine aux problématique et aux type d’action pré-appel (où ce verbe invitant la mère à regarder/identifier les fichiers trouvés avait été utilisé à plusieurs reprises). Simon renforce d’ailleurs cette orientation en ajoutant le déictique , en fin de tour (l. 177). Si pour Simon l’appel téléphonique est une interruption de l’activité dyadique, pour Justine il représente une opportunité pour rétablir le cours habituel des activités de la soirée, comme le montre la suite :

Ext (vii)

Les trajectoires post-appel de l’un et de l’autre des deux participants rendent compte d’interprétations divergentes concernant à la fois le statut des cours d’action pré-appel et le statut de l’appel entrant. Alors que Simon cherche à attirer la mère à nouveau devant l’ordinateur, Justine cherche à quitter le salon. Justine se lève du canapé, le corps et la tête orientés de manière parallèle à Simon, mais en direction contraire (non orientée vers une trajectoire allant dans sa direction ni vers la « zone de réparation », mais vers la sortie du salon), Simon poursuit son explication. Elle regarde alors Simon tout en faisant un pas vers l’avant. Pendant tout le complément d’explication que développe Simon quant au problème informatique (ls. 181-190) Justine maintient la partie inférieure de son corps en direction de la sortie du salon. Lorsqu’elle regarde son interlocuteur (à partir de im. 19, l. 183) en tournant la tête et en partie le torse, la mère assume une position de torsion corporelle de type body torque, c’est à dire un désalignement de l’axe corporel qui manifeste l’instabilité d’un double engagement : quitter le salon et prêter attention à son interlocuteur670. Simon regarde Justine (ls. 185, im. 20) et celle-ci arrête sa démarche. Simon se tourne à nouveau vers l’écran du PC et dans les im. 21-22-23 on observe un second moment d’hésitation de la mère : elle fait un mi-pas vers l’avant, son corps aligné pour poursuivre sa démarche et sa tête, au contraire, tournée vers Simon.

L’hésitation se résout quelques dixièmes de secondes plus tard lorsque Justine commence à se diriger vers le PC (il est difficile à dire, mais le tour de Simon l. 189 (>regarde< UN giga) semble commence au même moment que la mère résout le body torque). Suite à sa suspension par l’appel, le cours d’action commun de résolution du problème informatique est repris, à la fois sur le plan corporel et verbal. Il prendra fin quelques secondes après, comme le montre la fin de l’extrait :

Justine va prévenir Maguelone que son frère passera bientôt la chercher (et qu’il faut se préparer). Puis Justine regagne la cuisine :

Après quelques échanges, Justine commence à se détourner du PC (ls. 213-214) puis propose de suspendre l’action collaborative avec son fils. Justine s’éloigne en même temps qu’elle formule une nouvelle proposition d’ajournement de la réparation671, clôturant ainsi à la fois l’activité conjointe d’exploration technique, avec Simon, et l’espace interactionnel672. La solution proposée par la mère « sur le départ », puis pendant le départ, est d’abord de suspendre le traitement actuel du problème (avec elle et Simon comme protagonistes), puis de le confier à un tiers : Eric, indiqué jusque là comme responsable du problème, est implicitement présenté par Justine comme porteur d’une possible solution)673.

Une fois en dehors du salon, Justine annonce à Maguelone (dans la chambre de Chloé, hors-champs) que Thomas viendra bientôt la chercher. Cette action de Justine s’inscrit dans une série de déplacements qui aboutissent à la cuisine, dans un désengagement de l’activité collaborative désormais consacré. Soulignons le fait que Justine informe Maguelone de l’arrivée de Thomas tout de suite après l’appel, mais aussi que le fait d’aller dans la chambre des enfants, pour aviser fournit à Justine l’occasion de regagner la cuisine. Depuis la cuisine, d’ailleurs, amusée, Justine rend compte de son erreur d’identification de l’appelant, ce qui semble renforcer le désengagement vis-à-vis de Simon. L’irruption des appels de coordinations ont des conséquences sur la situation en cours et sur la suite des évènements de la soirée, qu’ils soient du père de famille ou, comme ici, d’un membre d’une famille amie devant récupérer un de ses membres.

Dans cette séquence, plus spécifiquement, un cours d’action solitaire dans la cuisine est d’abord suspendu en faveur d’une activité coopérative dans le salon. Cette suspension menace ensuite l’action en cours au profit d’une recontextualisation globale de la soirée. Après une négociation à la fois corporelle et verbale entre les participants, l’action conjointe est temporairement reprise grâce à l’orientation vers un objet d’attention partagée, mais elle est ensuite abandonnée de manière unilatérale et définitive, au profit d’un réengagement individuel dans les activités préalablement suspendues dans la cuisine.

Ainsi, lorsque l’on parle de tiraillements, on fait référence, du moins en ce qui concerne cet extrait, à un double tiraillement, observable sur deux plans (ou niveaux) différents de l’activité : tiraillement inter-subjectifs et inter-activité, entre cours d’actions, espaces interactionnels et engagements distincts, conduits par plus d’un participant, et, dans un niveau subordonné, tiraillements propres au comportement verbal, corporel, affectif de chaque participant aux prises avec le « tiraillement » de niveau supérieur. De ce point de vue, on observe par exemple, la gestion enchevêtrée de l’activité collaborative mi-distante Simon-Justine-PC et de la préparation du repas. Ce type de gestion exhibe parfois des régulations temporelles verbales (attends ; d’accord, je viens voir, par ex.) qui rendent compte d’un tiraillement plus ou moins conséquent (et conséquentiel)674. D’autre part, la gestion essentiellement incarnée des réorientations contextuelles post-appel, avec la séquence de body-torque, par exemple, rendant compte d’un tiraillement incarné entre deux re-contextualisations possibles.

Encore une fois, la vulnérabilité du contexte est rendue manifeste immédiatement après l’appel et la négociation entre participants est résolue en deux mouvements : une reconjonction (temporaire) de l’activité collaborative, suivie de sa clôture, graduelle mais intelligiblement durable. Plus particulièrement, l’extrait a permis d’aborder :

1. Des traitements contrastés, des interprétations divergentes du statut de l’appel par rapport au cours d’action principal. Pour Simon, l’appel est une insertion, une parenthèse venant interrompre une activité conjointe principale qu’il s’agit de reprendre dès que l’appel est terminé. Pour Justine en revanche, l’appel semble offrir une opportunité de se désengager de la résolution du problème informatique, traité rétrospectivement comme étant l’activité qui a suspendu la préparation du repas dans la cuisine. Rétrospectivement, on voit que pour l’un des participants, l’appel occasionne une « suspension » de l’activité, alors que pour l’autre il en suscite la clôture. La façon dont les participants mobilisent diverses ressources (langagières, corporelles, technologiques, spatiales) pour produire ces orientations donne lieu à des re-contextualisations divergentes mais publiquement disponibles : après une « négociation » autour du cours d’action à poursuivre, Justine opère une réorientation graduelle vers l’organisation pratique des activités liées au dîner.

2. Les transitions d’une activité à l’autre constituent des moments vulnérables à ce type de redéfinitions : les membres produisent des orientations et réorientations d’activité de manière opportuniste, profitant d’insertions ou d’interstices, tels que les définit Milewski (2006) à propos de la gestion des interruptions a/menées par des technologies (technology-driven interruptions)675.

3. Le caractère public et incarné des activités sociales et leur ancrage spatio-temporel : les membres s’orientent vers des détails éphémères (tels que la position du corps de l’interlocuteur), qui permettent des interventions précises sur le plan séquentiel et efficaces aux fins de la consolidation, la déviation ou la résistance à des trajectoires et des engagements actionnels.

Notes
661.

Simon est engagé dans la phase de jeu quotidien, familialement établie et contrôlée par les parents, à l’ordinateur (jeux individuels de stratégie).

662.

NB : cette journée d’enregistrement présente des problèmes de désynchronisation au niveau du time-code entre les différents plans (décalage de 13.5 secondes entre le plan large sur la cuisine et le plan « utilisateur PC » du salon, et décalage de 8.5 secondes entre les deux prises du salon).

663.

On retrouve dans cette partie de l’échange l’instanciation d’une asymétrie de genre entre la mère et le père, ce que Ochs et Taylor (1995) appellent la dynamique du father knows best (c’est le père qui sait). Dans le texte précité, cette notion fait référence à la façon dont, au cours d’activités narratives pendant les repas, les membres de la famille produisent, maintiennent et, parfois, négocient les hiérarchies familiales, les identités de genre, notamment les asymétries entre époux. De ce point de vue, le père est constitué (par lui-même mais aussi par les autres membres) en tant qu’évaluateur le plus attitré des actions, conditions, pensées et sentiments de l’ensemble des membres de la famille. Nous verrons que, dans notre extrait, ce phénomène est fluctuant : après une première occurrence de « papa sait mieux (faire) » (que la mère et le fils), cette construction sera ensuite remise en question, et finalement reprise dans la clôture de l’interaction.

664.

Rappelons que nous n’avons malheureusement pas accès aux contenus affichés à l’écran. Nous pouvons uniquement savoir si l’écran est actif ou pas.

665.

Ceci souligne d’une part, l’importance de cuire des éléments de même type pendant à peu près le même temps et, d’autre part, les possibilités offertes par le fait que les légumes, ou du moins les courgettes, sont intégrables de manière discontinue à la préparation globale.

666.

Le ring téléphonique ne parvient pas à compléter un cycle, et sonne à peine. Aux ls. 133-135 le garçon amorce puis suspend son tour, chevauché par le court signal sonore et, une fois la sonnerie terminée, Simon reprend et complète le tour. Le tour en question est complété avant qu’un deuxième cycle de la sonnerie ne retentisse. Rappelons que les sonneries de téléphones fixes - en France du moins - durent environ 2 secondes et sont désactivées pendant environ 4 secondes, alternativement. Ce qui paraît une spécification purement technique est une question pratique prise en compte par les participants dans la manière dont ils conçoivent leur tour de parole. Par ailleurs, Schegloff (1986 : 118-119) remarque le fait que les co-participants distants s’orientent vers le nombre de sonneries et vers le délai de réponse de l’appelé, trop ou pas assez long/rapide, par exemple.

667.

Pour Simon en revanche, cette catégorisation ne semble pas avoir un à-propos particulier : au moment où la mère va prendre l’appel, le garçon renforce la critique envers la situation et, indirectement, envers la responsabilité d’Eric, qui a sauvegardé les films (Simon pointe le fait que tous les films pèsent très lourd, produit des tours au ton narquois, etc.). Nous avons transcrit l’extrait in extenso car c’est la prise en compte de l’ensemble des échanges et des mouvements dans l’espace qui permet de fonder l’analyse d’orientations si diiférentes au regard de l’appel téléphonique, entre Justine et Simon.

668.

On pourrait imaginer aussi que l’appel d’Eric prend un sens particulier au moment même où Simon et Justine font une inspection critique de fichiers enregistrés par le père, justement. Lorsque l’on observe le développement de l’appel entre Justine et Eric, qui intervient un peu plus tard dans la soirée (cf. 10.3.1.1), les questions informatiques sont traitées mais en un second plan (il s’agit pour Justine de coordonner d’abord la question de l’heure d’arrivée du père, afin d’organiser les modalités du dîner). Certes, au moment de l’appel effectif d’Eric Justine n’est plus « prise » dans l’activité informatique ; or, nous ne pouvons émettre aucune hypothèse sur la manière dont cela aurait pu se passer dans d’autres circonstances.

669.

Justine constitue un mode de communication exclusif Eric-foyer en exploitant des caractéristiques techniques du dispositif (différentes sonneries et numéro de téléphone périphérique, peu connu des proches) ; un mode soudainement déstabilisé par l’appel de Thomas.

670.

Cette position est maintenue pendant un peu plus de deux secondes.

671.

Justine utilise le pronom « il » pour faire référence à son mari, considéré à nouveau comme l’expert informatique du foyer.

672.

Par espace interactionnel nous entendons les arrangements des corps durant et aux fins de l’interaction, la structuration spatiale de l’activité et l’organisation de l’écologie de l’action.

673.

Les films, malgré leur voluminosité excessive, pourraient être « sauvés » sur des supports extérieurs à l’ordinateur avant de disparaître, par exemple.

674.

La manière dont Justine rend publique la gestion successive de tâches correspondant à des cours d’action différents semble, elle, moins caractérisée par des tiraillements (qu’est-ce qu’y a d’autre ? Voilà les belles….). Or, cette caractéristique n’est pas stable et applicable a priori à telle ou telle activité : elle correspond plutôt aux contraintes locales (matérielles et/ou interactionnelles) pesant à un moment ou à un autre sur le déploiement de l’action. Comme on le voit, les problématiques liées à la multi-activité impliquent la distinction conceptuelle entre superposition (ou gestion simultanée) et juxtaposition (ou gestion séquentielle) de cours d’action, par exemple, mais aussi la prise en compte des tempo qui contribuent à la production de ces frontières, au passage d’une modalité à l’autre, etc.

675.

L’auteur souligne le fait que, dans des environnements résidentiels, un nombre important de participants saisissent l’opportunité offerte par l’irruption d’un appel pour changer d’activité de façon pertinente et intelligible, voire légitime.