Chapitre 1 - Présentation des sites

Les conditions environnementales des régions orientales rendent souvent difficile la préservation des restes funéraires. À cela s’ajoutent, dans le cas des tombes de prestige, des pillages antiques ou des aléas historiques. Quant à la publication des travaux et aux interprétations, les pratiques funéraires ont souvent pâti, dans les fouilles anciennes, d’un traitement très peu approfondi, voire même d’un manque d’intérêt, comme à Kish par exemple, ce qui rend la tâche difficile, encore aujourd’hui, aux archéologues. Cependant les fouilles bénéficient de rapports préliminaires réguliers à défaut de rapports définitifs. Certaines données anthropologiques ou archéolozoologiques demandent des analyses plus poussées dont les rapports s’étalent dans le temps, ce qui demande de la persévérance pour réunir une documentation consistante. Les données relatives aux tombes de prestige ou aux tombes reconnues comme royales, sont rares, ce type de tombes étant plus inhabituel et plus délicat à identifier et à interpréter. Quelques sites ont fourni des sépultures exceptionnelles comme le Cimetière Royal d’Ur, mais celui-ci reste encore isolé en Mésopotamie. Ces dernières années, pourtant, les fouilles programmées et des programmes de sauvetage dans le Moyen Euphrate syrien ont permis de compléter le dossier sur les tombes de prestige. Les conditions de la recherche de sauvetage sont très particulières : si elles limitent les fouilleurs dans le temps et sont destinées à la disparition totale des sites. Ces nouvelles découvertes et les plus anciennes constituent une documentation intéressante par la variété des pratiques qu’elles révèlent ; cette documentation est présentée dans ce chapitre.

Ce chapitre se divise en quatre aires régionales (volme 3, carte 1). Tout d’abord, la première région abordée, la Syrie du Nord, s’étend dans la partie septentrionale de la Syrie actuelle, à l’Ouest de l’Euphrate et limitée par l’Oronte. Elle comprend la ville de Tell Mardikh/Ebla, au Sud d’Alep, et Umm el-Marra. Ensuite, à l’Est, la vallée de l’Euphrate syrien et ses affluents s’étend entre les villes antiques de Mari et Carchemish englobant la région de la Djéziré. Nous avons distingué tout d’abord la partie Nord de la moyenne vallée de l’Euphrate à la limite de la frontière avec l’Anatolie, au Sud de Carchemish, dans laquelle sont implantés de nombreux sites tels que Jerablus-Tahtani, Tell Ahmar, Tell Banat ; puis à l’Est, le bassin du Khabur et la Mésopotamie du Nord (Tell Beydar, Tell Brak) ; enfin, la partie Sud de la moyenne vallée de l’Euphrate qui inclue les sites de Tell Bi’a, Terqa et Mari. La dernière région distinguée est la Mésopotamie du Sud, avec les sites majeurs d’Ur et de Kish et de la région de la Diyala.