Tell Bi’a/Tuttul se situe à proximité de la ville actuelle de Raqqa sur un affluent de l’Euphrate, le Balikh. Les fouilles allemandes ont été dirigées par Strommenger et Kholmeyer depuis les années quatre vingt. Des rapports intermédiaires sont parus dans la revue MDOG et le troisième volume de la publication finale, composée de quatre volumes à ce jour, rassemble toutes les données funéraires dont les mausolées, les sépultures du palais et le cimetière.
Sur le plateau N et à l’Ouest, s’élevaient des quartiers d’habitations93. Dans un des quartiers se trouvait le temple, « Antentempel » (18,4 x 11,8 m). Le temple de Dagan était situé à l’Est du tell principal. Le tell principal E est identifié comme le centre administratif. Un cimetière sur le Tell U présente des sépultures riches en matériel, parmi celles-ci des sépultures avec des chevaux sont dégagées. Des sépultures monumentales plus récentes sont attribuées à des personnalités assyriennes.
Deux phases de bâtiments palatiaux ont été dégagées appartenant aux IIIème et au IIème millénaires, respectivement le palais B, « Alte Palast »94, et le palais A. Le « palais A », est daté du règne de Šamsi-Adad ; il possède un plan identique au palais de Mari construit à la même époque. Des tombes ont été mises au jour sous les deux bâtiments. Les dégagements du palais ancien ont débuté à partir de 1987 en continuation des travaux sur le tell central E95. Le « palais B » est détruit dans un incendie ; cependant les restes sont importants, et les fouilleurs comparent le plan à celui du palais G d’Ebla96. Les structures monumentales identifiées comme des mausolées sont dégagées début 199097 : six structures funéraires monumentales sont mises en relation avec le palais B, dont deux sont partiellement conservées. À notre connaissance, la relation stratigraphique des mausolées avec le palais n’est pas discutée. Cependant, d’après les différentes publications, la relation entre les deux ne nous semble pas déterminée : sur le plan III98, les structures du palais semblent recouvrir en partie les mausolées.
Strommenger 1998.
Strommenger 1998 : 47-77. L’interprétation en tant que palais est revue par Porter, qui, compte tenu de la surface restreinte fouillée, ne peut s’accorder sur la dénomination de « palais ». C’est pourquoi nous le mettons entre guillemets (Porter 2000 : 341-342).
Strommenger 1989, 1991, 1993.
Strommenger 1996 : 68-69, p. 68, photo 1, fig. 1.
Strommenger 1993 : 25-31.
Strommenger 1998. Cf. planche 17, volume 3.