B. La culture matérielle et la symbolique sociale : les objets funéraires

Les objets sont l’un des témoins du fait social total. Dans les sépultures la richesse s’exprime par les objets : inversement, plus il y a de richesse plus la sépulture se définit comme une tombe de prestige voire tombe royale. Antérieurement, l’attribution de l’objet funéraire était duelle400 , objet personnel ou offrande, sans dégager la part symbolique et la dialectique de l’ensemble du matériel déposé dans la tombe. Pour Binford, l’étude qualitative et quantitative du matériel est représentative du statut du défunt ; Hodder s’oriente vers une approche sémantique du matériel car c’est une vision immédiate des pratiques sociales401. Parker Pearson avait évoqué la valeur symbolique des offrandes dans les tombes, sans pour autant songer à une dialectique complexe des offrandes, autre que sociale ou économique. Cette approche s’inscrit dans l’orientation du symbolisme que nous avons cité supra.

On note depuis peu une attention grandissante portée à la polysémie des objets funéraires. Nous distinguons notamment dans l’aspect fonctionnel, la fonction « primaire », et la fonction « symbolique », la valeur de l’objet : valeur réelle et valeur symbolique. En outre, l’objet dégagé dans les sépultures en est à la phase finale de son parcours ; il a suivi des circuits d’échanges de diverses natures. À l’heure actuelle on retrouve tout l’intérêt du circuit des biens de prestige.

Notes
400.

Strommenger 1957.

401.

Cf. suprapp. 53-55. Hodder 1985 : 14.