C. Les parallèles

1. L’Egypte

a. Les premières Dynasties

L’Egypte est le parallèle -géographiquement, chronologiquement- le plus proche de la Mésopotamie. Dès l’époque des Ière et IIème Dynasties (3000-2850 av. J.-C.), dans les nécropoles d’Abydos et de Saqqara, la pratique des « morts d’accompagnements » est attestée566.

Les sacrifices humains apparaissent dans les premières tombes royales de la nécropole d’Abydos en Haute Egypte (cimetière B, Dynastie 0)567. À l’Est d’un ensemble de grandes constructions, les mastabas, s’étalent sur trois rangées ordonnées, des petites tombes secondaires contenant des ossements humains de jeunes hommes. Les sept tombes royales du DA I sont entourées de plusieurs « tombes secondaires », pour les serviteurs et des animaux. Les tombes secondaires sont construites autour de la tombe principale, dans des bâtiments indépendants. La tombe du roi Djer, la plus importante, possède plus de 200 tombes de rang inférieur.

Dans la nécropole de Saqqara, dans le Nord de l’Egypte, deux tombes de la phase ancienne du cimetière de la Ière Dynastie sont entourées de tombes secondaires568. La tombe 3503569, de la reine Mermeith, est entourée de vingt tombes ; la tombe 3504570, de l’officier Sekhemka, est cernée d’un large mur divisé sur trois côtés en soixante-deux tombes secondaires. La tombe 3500 est la dernière tombe de la Ière Dynastie à avoir des tombes secondaires. La pratique sacrificielle n’est pas répandue dans toutes les tombes royales de la nécropole de Saqqara.

Cette coutume semble se confiner en Haute Egypte, à Abydos, où s’est implantée la Ière Dynastie, puis elle remonte vers le Nord lorsque les rois du Sud sont reconnus comme les souverains des deux Egypte571. Les sacrifices cessent après la Ière Dynastie. Ils apparaissent avec l’émergence d’un pouvoir dynastique.

Notes
566.

Emery 1954.

567.

Bard 1999 : 110, fig. 7.

568.

Emery 1954 : 5, fig. 1.

569.

Emery 1954: Pl. XXXVII.

570.

Emery 1954 : Pl. I.

571.

Emery 1954 : 2.