I. Les tombes intra-muros

A. Les tombes situées dans le secteur public

1. Mari (pl. 2, 3)

Dans le secteur central du tell, Parrot ouvrit en 1934 une tranchée Nord-Nord/ Est (110 x 10 m), puis, dans son prolongement, une seconde de 120 x 10 m. Au Nord de cette dernière, il découvrit les tombeaux 21-22 (pl. 3)668. Ces deux tombes sont situées sous deux niveaux de maisons. Les habitations du niveau supérieur sont datées de l’époque précédant Hammurabi ; les maisons de pisé et de briques crues du niveau suivant sont de la période dite « présargonique ». Des tombes sont creusées dans leur sous-sol669. Dans le même secteur, mais à un niveau inférieur, sont dégagés les deux premiers tombeaux. Il n’est pas fait mention de structures associées, de type domestique. Le sol est à 2,60 m au-dessous du niveau de départ de la fouille.

Le sondage de Parrot est une des premières attestations de la première ville de Mari670 ; cette phase est désignée par Margueron comme la « ville I » (2900-2450 av. J.-C.). Au Bronze Ancien deux autres villes vont se succéder : la « ville II » du Bronze Ancien III, puis au Bronze Ancien IV, la « ville III », la ville des Šakkanakku. Les tombeaux 21-22 et les tombeaux 241-242, 300 du temple d’Ishtar appartiennent à la première ville, dont l’image, précédant la grande expansion urbaine mieux connue des « Ville II » et « Ville III », est encore lacunaire : l’architecture est modeste, cependant les tombes sont soignées et le mobilier riche (de la vaisselle en bronze, des bijoux). Il semble que les activités artisanales, comme la métallurgie, constituent une partie importante de l’économie de la ville. Dans les divers secteurs fouillés ces dernières années (chantier B, sondage PEC sous le palais de la ville II, chantier H, chantier L, chantier G sous les temples), des zones d’habitats et artisanales ont été en effet retrouvées, en relation avec des sépultures. Dans le chantier PEC, une zone artisanale était installée au-dessus de tombes construites en brique crue, dans un premier niveau, disposées les unes contre les autres. Margueron pense à un « cimetière »671. Dans le chantier L et dans le sondage P-4 (espace 4 du palais du IIIème millénaire) des activités artisanales, de la métallurgie en particulier, ainsi que des tombes (chantier L) ont été retrouvées. Le mobilier des tombes du chantier L est composé d’objets de valeur.

Notes
668.

Parrot 1935 : 7-10 ; Jean-Marie 1990 : 304-305, pl. I, II, IV, V ; Jean-Marie 1999 : 7-8, pl. 4 ; Margueron 2004 : 89, fig. 55.

669.

Jean-Marie 1999 : 5-8, les tombes en pleine terre n°2-9 situées à une profondeur de 0,4 à 1,20 m sous le niveau de début de fouille donc elles seraient plus récentes que les tombeaux.

670.

Margueron 2004 : 89. Cf. chronologie 1, volume 3.

671.

Margueron 2004 : 93-94, fig. 61-63.