Chapitre 2 - L’architecture

Le facteur de visibilité ou de non visibilité a été évoqué en introduction du chapitre précédent concernant la localisation des complexes funéraires sur des proéminences topographiques ou aux limites des remparts, en opposition à ceux en relation avec des bâtiments.

La forme de la construction accentue également la dichotomie entre visible et non visible. Par contre, la monumentalité d’une tombe n’implique pas qu’elle soit visible ; c’est le cas des tombes d’Ur, de Tell Banat 7 ou de Mari. Le type de tombes représenté par Jerablus-Tahtani, Tell Ahmar, jusqu’à Mari est commun à la vallée de l’Euphrate ; leur forme est monumentalisée, visible, sous forme de tumulus ou de construction sur le sol, et devient le centre du site829. La visibilité peut être, en outre, symbolique et s’exprimer par des pratiques dont nous n’avons pas de traces archéologiques : les cérémonies d’enterrement ou de commémorations. Des questions sous jacentes à l’étude architecturale de ces monuments funéraires peuvent se poser concernant les liens entre localisation et construction : la localisation détermine-t-elle le mode de construction ? Ou est-ce le mode de construction qui influence la localisation ? Les deux interrogations paraissent redondantes et les réponses ne sont pas percutantes ; en anticipant sur le développement ce n’est pas la localisation ou le mode de construction choisi qui déterminent l’un ou l’autre choix. Il faut se tourner vers l’idéologie et la culture locale : ces deux facteurs influencent les localisations comme les architectures.

Notes
829.

McClellan 2004.