3. Le bois

Le bois n’est pas conservé dans les tombes mais son utilisation peut être restituée dans leur construction. Il sert notamment à la construction de la voûte, dans le montage des murs, dans le coffrage. Woolley suggère l’emploi du coffrage dans les Tombes Royales : « Just as the stone walls of the chambers tended to be coffer-built, so for the roofs an elaborate centering was employed.”1060. Les planches ne sont pas laissées après la fin de la construction sauf de rares exceptions : dans la tombe 1648, la face interne des murs de la chambre est revêtue de planches de bois1061. C’est le seul cas attesté pour les Tombes Royales ; dans la tombe 755, les parois du puits sont recouvertes de bois. Woolley restitue dans la tombe 1631 un des petits côtés en bois et dans la tombe 1648 une porte en bois. Il n’y a aucune mention de linteau de porte ou de jambage en bois.

À Tell Bi’a, il est fait mention de traces de bois dans la tombe 4. Dans l’intrados de la porte, entre les chambres 1 et 2, l’empreinte de bois apparaît dans la maçonnerie du mur Ouest. Dans la tombe 2, l’auteur mentionne du bois encastré dans une couche de brique.

Dans plusieurs tombes des trous dans la maçonnerie sont visibles, au départ de la voûte ou dans la voûte elle-même. Dans le Cimetière Royal, ces trous sont relevés dans les tombes 777, 779, 789, 1054, 1631, 1236, dans les tombeaux de Mari 968 (pl. 70) et dans les tombes des Mausolées d’Ur III. Ce sont des trous d’encastrement de poutres pour la mise en œuvre de la voûte qui est particulièrement complexe dans les Mausolées. Dans les Tombes Royales, les trous apparaissent à une hauteur de 1,30 m (tombe 777)1062 ; ils sont disposés au-dessus de l’arase de briques cuites à 1,50 m de haut. Ils sont espacés de 1,20 m sur les deux longueurs de la chambre A de la tombe 1236. Sur ces poutres, traversant la largeur de la chambre, devaient être placées des planches formant un plafond provisoire.

Dans les tombes des Mausolées, les chaînages permettant la pose d’un cintrage sont situés à la base de la voûte et dans la voûte. C’est le cas pour la tombe 1 du Mausolée de Šulgi. Un premier niveau de chaînage, traversant l’épaisseur de la maçonnerie, se situe sous la naissance de la voûte à 1,30 m d’intervalle ; trois autres niveaux sont situés dans la voûte, comme dans la tombe sous la salle 6 du Mausolée Sud-Est. Dans la tombe 2 du même bâtiment, les traces de cintrages sont toutes dans la couverture.

Dans la tombe 1054 II, des trous apparaissent au centre de la courbure de la voûte et traversent toute l’épaisseur de la maçonnerie (pl. 52). Besenval réfute, dans ce cas, l’utilisation d’un cintrage qui intervient tardivement dans la progression de la voûte car elle présente une stabilité qui rend le cintrage inutile, contrairement aux tombes des Mausolées. La position de ces poutres se rapproche des traces remarquées par Margueron dans la grande chambre de la tombe 968. À 1,70 m au-dessus du sol dans les murs Sud-Ouest et Nord-Ouest, trois trous « se faisant exactement face ont été repérés »1063. Ils ont un diamètre de 10 à 12 cm et sont espacés de 40 cm environ (pl. 70b, 71). Leur profondeur est de 80 cm à 1 m « en sorte que l’extrémité des poutres prenait appui sur la maçonnerie au-delà du début de l’encorbellement. »1064. Bien que l’utilité de ces poutres ne soit pas claire elles n’ont pas eu de fonction dans la construction. Dans la chambre voisine, des traces plus petites apparaissent dans les murs Nord-Ouest et Sud-Est à 1 m de hauteur. Les diamètres sont réduits de 3 à 4 cm et s’enfoncent de 40 à 60 cm dans la maçonnerie1065. Du côté Nord-Ouest, il y a trois empreintes dans le mur Nord-Ouest, quatre dans le contrefort au Sud et cinq au Nord, trois dans le mur Sud-Ouest ; du côté Sud-Est, deux empreintes sont présentes dans le mur Sud-Ouest, deux dans le contrefort méridional et une dans la face septentrionale, trois autres dans le contrefort septentrional, face Sud. La fonction des « baguettes » qui devaient s’ajuster à ces espaces reste obscure. Elles réduisent l’espace de la tombe de la largeur des piliers. Le fouilleur note qu’elles ont été installées lors de la construction. La fonction de supports d’étagères lui semble la plus probable.

Notes
1060.

Woolley 1934 : 233.

1061.

Woolley 1934 : 133-134, fig. 26. Woolley mentionne des empreintes de planches au bas des murs extérieurs de la tombe 777 (p. 229), confirmant ainsi son hypothèse de coffrage pour le montage des murs.

1062.

Woolley 1934 : 233 ; Besenval 1980 : 81.

1063.

Margueron 1984 : 201, 202, fig. 3-4.

1064.

Margueron 1984 : 204.

1065.

Margueron 1984 : 205-207, 203, fig. 4, 206, fig. 5.