Chapitre 3 - Les pratiques d’inhumations

Ce dernier chapitre sur l’étude des ensembles funéraires concerne les pratiques d’inhumation, c’est-à-dire l’ensemble des gestes pratiqués autour du mort et son inhumation. Par définition, l’inhumation, de l’action d’inhumer, comprend la mise en terre et les cérémonies. Ce chapitre se divise donc en deux points : les inhumations et les rites de l’enterrement.

Tout d’abord, concernant les inhumations, l’objectif est de décrire les traitements des corps pratiqués dans les sépultures de prestige, en mettant en évidence les types de regroupement (individuels, collectifs), les positions des cadavres et certains traitements particuliers pour identifier des traits associés au prestige. La difficulté, soulignée infra, est l’utilisation d’une documentation ancienne, ne faisant pas grand cas des données anthropologiques. La sépulture de prestige est l’objet d’une attention particulière : la localisation et l’architecture l’ont démontré, le traitement du corps d’un individu de prestige devrait être également particulier1075. Les variations dans les inhumations peuvent également être liées aux facteurs de la forme architecturale. Les pratiques d’inhumations constituent la partie finale d’une période du deuil. La mise en terre s’accompagne de gestes définis comme rituels ; l’ensemble répertorié dans l’étude en montre une grande variété. Ce sont généralement des rites connus des pratiques funéraires, comme les offrandes alimentaires et animales ; cependant d’autres rituels apparaissent, simultanément ou de façon marginale, qu’il faut décrypter (les libations, certains rites liés au feu). Les rites sont le reflet de croyances que les textes n’arrivent pas toujours à éclairer. Mais ils sont nécessaires dans la conception mésopotamienne de l’au-delà : le défunt doit être prêt pour son passage dans le monde des Enfers. Il est donc paré et, pour paraître devant les dieux, il doit présenter des offrandes et des libations. Les rites d’enterrements ne sont pas liés seulement au repos du mort mais également à celui des vivants. Les rites funèbres ostentatoires ont un rôle primordial dans la représentation du prestige du défunt et des groupes. Les cérémonies sont un enjeu social pour la pérennité et la légitimation du pouvoir.

Notes
1075.

Cf. supra p. 8, définition de la tombe royale par Childe.