3. Les inhumations collectives

Par « inhumations collectives », il est entendu que les inhumations de plusieurs individus (deux et plus) dans une même sépulture ne sont pas simultanées. Deux types de pratiques sont possibles : des inhumations primaires successives peuvent intervenir avec des manipulations réductrices sur les corps précédents pour faire de l’espace ; ou ce sont des inhumations dites secondaires qui sont pratiquées. Les inhumations « secondaires » sont difficilement identifiables1140. Elles se caractérisent par des dépôts de restes « secs », précédés d’une phase de décharnement dans un autre lieu1141. Ces deux phases distinctes sont désignées par les anthropologues comme des « doubles funérailles » et supposent des phases déterminantes dans les rapports sociaux entre les vivants et avec le mort1142. Symboliquement cette phase liminaire est une phase de transformation physique mais également sociale du mort.

En préambule, il a été précisé que les tombes sont classées comme collectives, lorsque la simultanéité des inhumations ne pouvait être affirmée en l’état de la documentation. Les tombes ayant été réouvertes pour des inhumations ultérieures, primaires ou secondaires, sont également considérées comme collectives.

Notes
1140.

Duday et alii 1990 ; Duday 2005.

1141.

Crubézy et alii 2000 : 205.

1142.

Van Gennep 1981 [1909] ; Hertz 1970 [1905] ; Duday 2005.