B. Les rites

1. Les offrandes alimentaires

a. Les « tables des dieux »

Certaines offrandes de nourriture sont disposées de manière particulière dans la tombe. Woolley, à Ur, les appelle les « tables des dieux ». Ce sont des nattes de roseaux sur lesquelles sont placés des récipients (bols, coupes) contenant de la nourriture (viande, dattes, graines) ; le tout est recouvert par un grand bol renversé. C’est la forme « primitive » des tables des dieux trouvées dans les tombes 1050 (pl. 50) et 1054 (pl. 51)1198. Ces offrandes sont répétées sur chaque nouvelle couche de comblement.

Dans la tombe 1237, la table des offrandes est une structure construite en briques cuites liaisonnées par du bitume (pl. 82). Elle est de forme rectangulaire, d’environ 1,50 m de côté. Les parois verticales de la table sont plaquées de briques cuites « plano-convexes », jointoyées par du bitume et des morceaux de briques. Une structure similaire a été retrouvée dans la tombe 337 ; elle était placée contre le mur Sud-Est. Contrairement aux tombes 1050 et 1054, il n’y a aucune trace de nourriture ou de récipient ayant contenu des aliments ; toute trace de feu ou de cendres est absente. Dans la tombe 1631, une « table » en argile à l’entrée, sur laquelle est disposé le squelette d’un mouton, en association avec des vases1199. On peut s’interroger sur la fonction de ces constructions : est-ce que ce sont des « tables à offrandes » ou des autels ?

Dans le matériel des tombes, des « tables d’offrandes » sont mentionnées, en céramique ou en pierre, de typologie différente et de fonction également distincte1200 ; elles sont, nous semble-t-il, liées à la libation et l’iconographie peut nous apporter des parallèles.

Notes
1198.

Lebrun 1993 : 102, fig. 16.

1199.

Lebrun 1993 : 132.

1200.

Cf. infra pp. 338, 344-45, 361-62. Les « tables d’offrandes » sont désignées aussi « coupes à champagne ou coupes à fruit ».