3. Les parallèles

Un fragment ouvragé, retrouvé dans la tombe 4 d’Umm el-Marra (Syrie), est interprété comme une couronne. La technique utilisée sur ce site n’apparaît pas en Mésopotamie : le diadème est constitué de croisillons métalliques ajourés d’une grande finesse. Il faut rechercher des parallèles en Anatolie et en Troade. Dans la tombe A d’Alaça Hüyük, un diadème complet en or serait similaire au fragment retrouvé (figure 33)1590.

La terminologie employée, « diadème » ou « bandeaux », décrit des coiffures identiques, c’est-à-dire une longue bande de métal, se portant de la même façon, sur le front, et étant attachée à l’arrière de la tête. En Mésopotamie, la tombe 20 d’Assur possède un ensemble d’ornements personnels présentant des affinités avec le matériel d’Ur, notamment quatre bandeaux en or : trois sont de petite dimension, le quatrième est plus long. De forme ovale allongée, arrondis aux extrémités, ils sont décorés de points et de cercles concentriques travaillés au repoussé (figure 34a)1591.

Dans la tombe royale d’Arslantepe (phase IV), deux diadèmes identiques ont été mis au jour. Une feuille de cuivre/bronze, longue et étroite, est décorée de pointillés en relief disposés en ligne ondulée, alternés avec trois lignes parallèles (figure 34b)1592.

L’Egée et la Grèce possèdent de nombreux exemplaires de diadèmes, provenant de contextes funéraires1593, décorés, soit d’un décor floral ou zoomorphe, soit géométrique. Un diadème retrouvé à Mochlos, dans la tombe II, est daté de la fin du IIIème millénaire (Minoen Récent II-III) : au centre, sont représentés des yeux au contour exécuté au repoussé1594. Nous citerons également, d’après le catalogue de Branigan, deux autres exemples de bandeaux décorés : le premier en argent provenant de Chalandrini (Cycladique Récent) représente un oiseau aux ailes déployés et un quadrupède séparés par un motif étoilé inscrit dans un cercle1595 ; le second, provient de Corynthe (Helladique Moyen) et possède un décor de rosettes et de cercles concentriques (figure 34c)1596. Le matériel des tombes de Mycènes est très semblable, il est cependant plus tardif (Helladique Récent I) : le « diadème » en or de la tombe A est décoré de plusieurs cercles concentriques et de points travaillés au repoussé1597.

Les diadèmes d’Assur, d’Arslantepe, de Crète ou de Grèce ont été confectionnés avec des techniques similaires et les décors restent dans un même registre. Cependant les motifs d’Arslantepe se rapprochent davantage d’une tradition transcaucasienne1598.

Le bandeau ou le diadème est une parure souvent retrouvée en contexte funéraire de prestige, en un et même parfois plusieurs exemplaires encore positionnés sur le mort (tombe 1422).

Notes
1590.

Aruz et alii 2003 : 280, n°188, Ankara 11857.

1591.

Haller 1954 : 10, tafel 10a ; Maxwell-Hyslop 1971: 70-71, 71, fig. 46.

1592.

Frangipane et alii 2001 : 117, fig. 19 (1, 10).

1593.

Branigan 1974 : 37-38, pl. 20.

1594.

L’Europe 1999 : 272, n°213 ; Bass 1966 : 35, l’auteur présente un diadème décoré de points sur les deux bordures et de séries de lignes s’entrecroisant pour former des « diamants », avec des rosettes à l’intérieur. La provenance n’est pas mentionnée mais l’auteur le rapproche du diadème de Mochlos, qui ne possède pas de rosettes ; Branigan 1974 : 37, type I.

1595.

Branigan 1974 : type I, n° 2138A.

1596.

 Branigan 1974 : type Ia, n°2172 A.

1597.

L’Europe 1999 : 240, n°104.

1598.

Frangipane et alii 2001 : 115, fig. 20. L’auteur donne un exemple de diadème au décor animalier provenant de Kvatchelebi (Kushnareva K., Chuinishvili T. 1970, Ancient Cultures of Southern Caucasus, Leningrad : 31, fig. 43)