1. Les éléments d’incrustation

Dans le tombeau 928 de Mari, associés aux yeux en bronze, des éléments en fritte et coquille sont répertoriés1697. Des éléments de forme géométrique en lapis-lazuli, cornaline, pierre rouge, fritte, nacre, ocre, argent (environ 200 éléments) sont complétés par des cloisonnements en bronze et en argent.

À Tell Bi’a, les éléments d’incrustation du mobilier, retrouvés dans les tombes 3, 5 et 6, sont en pierre, ou en nacre, jointoyés par du bitume (tombe 6). Dans la tombe 6, le décor est géométrique, dans la tombe 5, il s’agit d’une frise de rosettes. Il y a également, en plus faible quantité, des éléments de forme ovale, avec un trou au centre, rappelant la forme d’un œil. Dans la tombe 7 de Tell Banat, une grande plaque de coquillage est décorée1698.

Ces éléments d’incrustations ont sans doute appartenu à des éléments de mobilier décorés, tels que des tables ou des coffres ; les éléments de cloisonnement de Mari vont dans ce sens, et la présence de clous se justifierait également. Nous pensons que des « tables » ou des « autels » étaient disposés dans les chambres funéraires, à Tell Bi’a par exemple dans les tombes 5 et 6.

Les tables font partie du mobilier funéraire : un texte provenant d’Adab mentionne un ensemble de meubles, dont des tables (annexe 1-Ac, d)1699. Deux types peuvent être distingués : les tables en bois ou en pierre et les tables « miniatures » en pierre.

La première forme identifiée dans les tombes devait être utilisée pour déposer les offrandes. De nombreuses traces de mobilier en bois ont été retrouvées dans la chambre principale F de la tombe 7 de Tell Banat. Un « autel », qui a été interprété en tant que tel par les fouilleurs dans la tombe 5 de Tell Bi’a, peut sans doute être revu comme une table ou un support en pierre ; la structure est positionnée contre le mur Nord de cette petite tombe1700. Un vase était encore en place. Dans la tombe 6, de Tell Bi’a, les restes de structures en bois décorées suggèrent un support pour des dépôts d’offrandes. Dans la tombe de la reine Pu’abi, à Ur, des restes de bois ont été identifiés comme une table aménagée à côté du cercueil ; sur celle-ci des objets étaient déposés.

Ce type de pratiques est connu, il est clairement identifié dans le tombeau royal de Qatna : des grandes « banquettes » en bois sont disposées dans la chambre 1, et dans une chambre latérale, sur lesquelles sont accumulées une grande quantité de céramiques.

Notes
1697.

Jean-Marie 1999 : pl. 187.

1698.

Porter 2002 : 19.

1699.

Foxvog 1980.

1700.

Strommenger 1998 : tafel 55 : 91.