2. Les œufs d’autruche

Le dépôt d’œufs d’autruche dans les tombes est une pratique répandue en Mésopotamie au IIIème millénaire. Cette pratique est également répandue dans le Proche- Orient à des époques plus anciennes, en Egypte par exemple. Des coupes en coquille ont été mises au jour dans des contextes cultuels1716. Dans les tombes de Tell Banat, Jerablus-Tahtani, Kheit Qasim, Kish (cimetière A), Mari, Ur, des fragments de coquilles sont répertoriés ; les œufs pouvaient être déposés entiers ou coupés pour constituer des récipients. Les imitations en métal à Ur (tombes 543, 779, 800, 1236, 1312) sont faites d’une plaque de métal martelée de l’intérieur pour lui donner sa forme ; l’œuf de la tombe 779 (U.11154) est décoré de plaquettes de nacre, de lapis-lazuli et de calcaire rouge formant une mosaïque sur le bord supérieur1717. Ces objets servaient de récipients pour la nourriture du mort ou à des fins rituelles, lors des cérémonies funéraires. À Tell Banat, l’œuf d’autruche est orné d’un bouchon décoré de lapis-lazuli et d’un motif de rosette sur le haut1718.

L’œuf d’autruche est cité dans des textes tardifs comme nourriture des dieux et ils étaient utilisés pour la préparation de médecine. L’interprétation de ces objets dans les sépultures est incertaine, elle peut être néanmoins orientée vers une utilisation rituelle ou une présence symbolique. Les thèmes de la fertilité et de la régénération sont persistants dans l’iconographie du cimetière d’Ur en particulier, le dépôt d’œuf d’autruche peut faire partie de cette thématique1719.

Notes
1716.

Hansen 1998 : 70 ; le temple d’Ishtara de Mari, à Kish dans le « bâtiment plano-convexe » et à Nippur dans le temple d’Innana (niveau VIIB).

1717.

Woolley 1934 : 60, pl.70.

1718.

Porter 2002 : 169.

1719.

Porter 2001 : 71-72.