C. La répartition

La répartition géographique de la vaisselle en pierre est surtout concentrée en Mésopotamie méridionale, à l’exception de Tell Banat et de Mari1810. La production susienne est en faveur à Ur et à Kish. Les connections avec les zones asiatiques (Indus, Iran) sont de nombreuses fois attestées. Tandis qu’en Syrie, il existe une production régionale mariote ou éblaite diffusée localement dont la coupe de Tell Banat est issue.

Une majorité de la vaisselle d’Ur provient des tombes datées du DA III (annexe 4, graphiques 15, 16). Dans les Mausolées des rois de la IIIème dynastie, nous avons recensé six bols en pierre et un vase portant une inscription (U.16530), un plat en calcite et un second vase. Dans les tombes dites de la « Seconde Dynastie », la vaisselle en pierre n’est pas associée à la vaisselle de céramique et de métal. On constate également une forte majorité de formes ouvertes dans le corpus : coupe, bol, récipients hauts cylindriques.

Au DA III, la plus grande concentration provient des Tombes Royales, et surtout des tombes de la phase 2 (tombes 789, 800, 1054, 1237). Dans les tombes de la phase 1, la répartition est inégale : dans la tombe 1648, dix récipients en pierre sont totalisés, alors que dans les tombes à chambres multiples 777 et 779, le nombre de vaisselle retrouvée est inférieur à cinq. Dans les tombes en fosse simples, la répartition est également très inégale et « inégalitaire ». La tombe 755 dite de Meskalamdug possède dix-huit récipients, dans les tombes 1068, 1130 et 1133, les quantités se répartissent de 8, 6, à 11 récipients. Les autres tombes ont un nombre de récipients inférieur à cinq voire aucune vaisselle de pierre.

La vaisselle en pierre (albâtre, chlorite ou autre) est accompagnée dans les Tombes Royales d’un riche assemblage de matériaux et une supériorité d’or et d’argent1811. Dans les tombes 789, 800 et 1237, où est déposée la plus grande quantité de vaisselle en pierre, la variété du mobilier est plus étendue (lapis-lazuli, cuivre, ivoire, coquillage, poterie). Nous avons constaté, sur les quarante-sept tombes du DA III étudiées, que le cuivre et la poterie sont souvent associés à la vaisselle de pierre ; dans très peu de tombes, le cuivre ou la céramique sont absents alors qu’il y a au moins un récipient en pierre. Dans trois tombes (tombes 689, 697, 721) la vaisselle en pierre est absente contrairement au cuivre et à la céramique ; dans les tombes 689 et 697, il y a deux sceaux cylindres. Dans la tombe 1332, il n’y a pas de cuivre, ni de céramique mais un récipient en pierre. Dans la tombe 955, il n’y a ni céramique, ni vaisselle en pierre. La présence ou l’absence de vaisselle en pierre ne semble pas conditionnée par celle de métal (tombes 1232, 1332, 1631) ou de la poterie. Les sceaux se répartissent également, semble-t-il, de façon aléatoire.

La répartition dans le cimetière A de Kish selon le critère tombes avec céramique ou sans céramique montre que la vaisselle en pierre prédomine dans les tombes sans céramique ; les sceaux sont répartis de façon égale (42 à 41 %), la vaisselle de métal est, quant à elle, absente des tombes sans céramique.

Nous constatons, d’après les analyses de Breniquet, que la présence de vaisselle en pierre s’accompagne d’une augmentation de la vaisselle en métal. La quantité de céramique tend à baisser légèrement1812. Tandis que dans le cimetière d’Ur le nombre de vaisselle en pierre s’accompagne d’une augmentation de la poterie et de la vaisselle en métal dans les Tombes Royales 800 et 1054 par exemple.

Notes
1810.

Annexe 4-B, graphique 14, tableau 1.

1811.

Casanova 1991 : 74-75, tableaux 12, 13.

1812.

Breniquet 1983 : 24, 25, tableaux 2-4, 8% des tombes sont sans céramique et elles concentrent 16 % de la vaisselle en pierre.