A. La typologie

1. Les formes ouvertes

a. Les bols et les coupes

Les coupes sont un type commun décliné sous plusieurs variantes. L’étude typologique de Müller-Karpe distingue : les coupes ovoïdes à fond bombé (type 9, variantes 10-11), les coupes tronconiques (type 12), les coupes ovales (type 17) et les coupes avec un pied de type 27 unique à Ur qui correspondent à la typologie de Woolley pour le cimetière d’Ur :

Woolley 1934 1813 Müller-Karpe 1993 1814 Description
Types 1-5 Types 9, 10 Coupe ovoïde à fond bombé ou légèrement aplati
Type 9 Type 11 Coupe ovoïde à fond aplati
Type 117 Type 12 Coupe tronconique, base annulaire
Types 7- 8, 11, 89 Types 16-17 Coupe ovale, base annulaire
Types 12, 98-99 Type 27 Coupe tronconique à pied
Types 87, 95 Type 42 Coupe convexe, base annulaire, munie d’un manche

Les deux premières formes de coupe ovoïde à fond bombé sont répandues en Mésopotamie méridionale, dans le Cimetière Royal d’Ur et à Kish1815. Elles apparaissent dans les tombes de Syrie du Nord (Tell Ahmar, Mari, Umm el-Marra)1816.

Sur les coupes ovales, de type 17, des petits tenons de chaque côté permettaient de passer un fil de métal pour la suspension (Ur). L’anse d’une coupe en argent et électrum était encore en place, entièrement soudée aux tenons1817. Des coupes de ce type, provenant des Tombes Royales 755 et 800, se caractérisent par des rainures parallèles sur la panse, des zigzags et des chevrons incisés sur le bord de la lèvre : Woolley les classe dans le type 8. Le type 89 de Woolley porte un décor en relief particulier en demi-cercle, tel un pétale stylisé.

Des coupes de type 42 du Cimetière Royal, sont peu profondes, elles ont un manche, court ou long avec un retour, avec un décor de cannelures1818.

Les décors sont peu répandus et sont relativement simples lorsque la vaisselle est décorée. Dans le cimetière d’Ur, les gobelets et les coupes à cannelures travaillées par martelage, sont fréquents, associés aux motifs de chevrons et zigzag incisés bordant les lèvres. Le fond est parfois décoré d’une rosette à huit pétales (tombe 755) ou douze pétales, insérée dans un cercle délimité par des chevrons et des triangles comme sur une coupe en or provenant de la tombe 800 (figure 69a)1819. Une coupe à pied (tombe 800) est décorée d’une frise de poissons sur le haut de la panse.

Parmi les plus exceptionnels, une coupe provenant de la tombe 1130, U.11794, est décorée d’une frise d’animaux marchant de la droite vers la gauche, sur un registre de lignes en arc de cercle1820.

Certaines coupes portent des inscriptions au nom du propriétaire (tombes 755, 800), ou des signes distinctifs comme une patte de taureau à Ur que l’on retrouve sur des armes (tombe 789).

Notes
1813.

Woolley 1934 : pl. 232, 1- 12 ; pl. 238, 87,89, 95 ; pl. 239-98-99 ; pl. 240-117.

1814.

Müller-Karpe 1993 : 47-98, 206-214.

1815.

Woolley 1934 : 302, pl. 238 ; Watelin 1934 : 26, pl. XX, 2-3 ; Algaze 1983 : 161, fig. H-15 ; Müller-Karpe 1993 : 13-30, pl.1-9.

1816.

Thureau-Dangin 1936 : 108, pl. XXVIII, 1-3 ; Jean-Marie 1990 : dans les amas 3-4 ; Umm el-Marra, catalogue internet.

1817.

Weber, Zettler 1998 : 130, n° 99, tombe 800, chambre funéraire, U. 10891.

1818.

Müller-Karpe 1993 : 206-214, tafel 181.

1819.

Müller-Karpe 1993 : 129, n°98, U.10850.

1820.

Woolley 1934 : pl. 167, 217; Müller-Karpe 1993 : 89, n°617, tafel 38, 161.