C. La répartition

Tableau 26- Répartition des formes
Tableau 26- Répartition des formes

Dans les tombeaux où la céramique est abondante (Tell Ahmar, Jerablus-Tahtani, Tell Bi’a) et n’est pas complétée par de la vaisselle en métal ou en pierre les formes ouvertes et fermées sont nombreuses. À Tell Hadidi, les formes fermées semblent nettement préférées. Ces formes sont néanmoins récurrentes : les jarres sont en effet le récipient le plus commun et le plus utilisé. À Kheit Qasim, la répartition est aléatoire entre formes fermées et ouvertes. Dans les tombeaux à char de Kish, la vaisselle céramique est moins représentée dans l’assemblage funéraire ; alors que dans les autres tombes du secteur Y les jarres à bec, les coupes à fruits et les coupes tronconiques sont très présentes.

La relative équivalence entre formes fermées et ouvertes souligne l’importance des deux types dans l’assemblage funéraire commun. Cependant, les formes ouvertes ont une tendance à être sous représentées (Tell Hadidi, Tell Bi’a, Qara Quzac). Dans le Cimetière Royal, la céramique ne constitue pas l’essentiel du matériel des Tombes Royales et des tombes individuelles ; il semble que les formes ouvertes soient mieux représentées, bien que la variété des formes soit restreinte2007. Les jarres et les pots excèdent rarement dix exemplaires dans les sépultures où ils sont présents, à l’exception de la tombe 1054 ; ils sont complétés par des « sauciers » en quantité presque égale. Ces formes sont des coupes tronconiques (types 3-7)2008. L’assemblage est donc complémentaire, formes ouvertes et fermées. Dans les sépultures dites de la « Seconde Dynastie », la céramique est plus importante car la vaisselle en pierre et en métal est absente. Dans la tombe 1422, il y a vingt-deux exemplaires de céramique, dont plusieurs pots/ou jarres de types 200 et 44. Un exemplaire céramique est présent dans les fosses sépulcrales des tombes 1845-1850.

Dans les tombeaux de Mari, sous le palais oriental, la céramique est datée de la période Ur III (tombeau 928) et de la fin du Bronze Ancien début du Bronze Moyen (tombeau 763). Dans le tombeau 763, il n’a été retrouvé sur le sol qu’un gobelet contre le mur Nord de la chambre ; dans le dromos, cinq coupes, deux tessons d’une grande jarre et l’autre d’une grande bouteille ont été découverts in situ 2009. Dans la chambre sépulcrale de la tombe 928, aucun matériel n’a été retrouvé in situ, par contre des vases ont été mis au jour dans les puits creusés par des pilleurs clandestins dont neuf coupes, une trentaine de jarres ou de bouteilles2010.

Les coupes du premier tombeau sont fines, contrairement à celles du tombeau 928 qui sont communes. Les jarres et les bouteilles sont de type commun dans les deux tombes. Les rapprochements faits par Lebeau vont à la fois vers la Syrie (Halawa, Tawi) et la Mésopotamie (Tell Asmar ou Nippur) ; il semble que la céramique commune du tombeau 928 ait des parallèles en Mésopotamie méridionale. La céramique provenant de Tell Hadidi (tombes D, LI) appartient à la fin du Bronze Ancien ; selon le fouilleur, les parallèles avec les sites de la vallée de l’Euphrate se placent chronologiquement de la période akkadienne à la période Ur III. Des formes anciennes persistent dans le corpus de Tell Hadidi soit en augmentant soit en diminuant de fréquence (Halawa)2011. La forme la plus commune dans le tombeau D serait la coupe, commune à Tell Ahmar entre autre2012. La vaisselle de la tombe 1 d’Umm el-Marra est du type Bronze Ancien IV, ses parallèles sont Mardikh IIB1 voire IIB2, contemporaine du palais G d’Ebla (environ 2300 av. J.-C.). La datation des tombes du complexe funéraire de l’Acropole s’étend de 2500 av. J.-C., de la première utilisation des tombes 2 et 6, à 2200 av. J.-C. correspondant au dernier état de ces tombes.

Notes
2007.

Woolley 1934 : pl.251-268.

2008.

Woolley 1934 : pl. 251.

2009.

Lebeau 1984 : 217-221.

2010.

Lebeau 1989 : 375-383.

2011.

Orthmann 1977 : 118, 122.

2012.

Orthmann 1977 : 122, fig.12.