I. Le corps et l’objet

Au cours de l’analyse du matériel, nous avons privilégié la relation entre l’objet et le défunt ; au-delà de cette réflexion, de façon sous-jacente, apparaît une autre question, celle de la fonction réelle ou symbolique de l’objet dans les rites funéraires, sa signification pour le défunt, et pour ceux qui l’ont déposé à proximité de celui-ci. Est-ce que ce sont des biens personnels, des biens utiles dans l’au-delà, ont-ils un usage rituel ou sont-ils uniquement utilitaires (pour contenir de la nourriture par exemple) ? Les objets sont de catégories très différentes ; il y a les armes, les parures les coiffures, les sceaux cylindres, les vaisselles en pierre métal, pierre et terre cuite ; ils n’ont pas la même valeur, ni la même utilité pour les vivants, comme pour les morts. La relation de proximité -ou au contraire l’absence de relation directe entre le corps et l’objet- peut permettre d’identifier pour les armes ou les parures si elles sont ou non des objets personnels ou des offrandes (la tombe 755 d’Ur par exemple) ; pour la vaisselle en métal, en particulier, et la céramique, la distinction est plus délicate : elles relèvent, toutes deux, de gestes dont nous n’avons que le dernier état de déposition. Dans ce cas aussi la proximité du défunt peut permettre de déterminer l’importance du geste à accomplir. Le dépôt d’offrande de vaisselle à l’intérieur ou à l’extérieur de la chambre funéraire, ou de la tombe, n’aura pas le même sens ; il est donc nécessaire de le préciser.

Nous avons procédé par tableaux pour rendre plus claire la réflexion et permettre une lecture rapide et synthétique des différentes entrées que nous avions employées.