B. Les sceaux cylindres

Les sceaux cylindres dans les tombes du Cimetière d’Ur sont placés avec le corps dans une grande majorité des cas ; ils sont attachés, dans certains cas, à des bracelets (tombe 1374), fixés à la ceinture, ou suspendus à des épingles2030. Ils sont associés à des amulettes. À Kheit Qasim et à Umm el-Marra, les sceaux sont à proximité du corps ; un sceau a été retrouvé à l’extérieur du tombeau 300 de Mari.

La proximité immédiate du corps est liée à la relation personnelle entre l’objet et son propriétaire. Dans les Tombes Royales d’Ur, les représentations de banquet sont l’expression de l’attitude idéale du personnage de son vivant, de ses fonctions dans la société et du groupe social auquel il appartenait. Les scènes de présentation, répandues dans la dernière phase du Cimetière Royal (tombes 1845-47, 1850) présentent un individu dans une scène de dévotion à une divinité. Les deux thèmes figurés sur les sceaux témoignent d’une évolution sociale et d’un changement dans la place de l’individualité dans la société. L’individu des Tombes Royales, au centre des cérémonies funéraires, est représenté dans des scènes commensales : les banquets montrent que le pouvoir s’exerce et se justifie dans le rapport au groupe social. Les défunts inhumés en fosses individuelles se présentent seuls devant la divinité.

En outre, les sceaux représentant les scènes de combats mythologiques sont plus nombreux dans les tombes privées du DA III2031. Les scènes de combats participent, selon Cohen, de l’héroïsation des individus2032. Nous prenons avec beaucoup de prudence le lien entre la proximité des sceaux aux scènes de combats et des armes car les tombes ne possèdent pas toutes des paraphernaux et les scènes peuvent variées2033. Dans la tombe 1054I, un sceau a été retrouvé dans la boîte avec deux poignards : il peut s’agir d’un ensemble d’offrandes réservées au personnage de Meskalamdug, le sceau étant inscrit à son nom2034. Dans la tombe 1 d’Umm el-Marra le corps A est un individu de sexe féminin, ne portant aucune arme, ce qui tend également à nuancer l’hypothèse de Cohen.

Notes
2030.

Cf. suprap. 295. Voir Aruz et alii 2003 : 161, n°104a, figurine féminine en coquille portant une épingle avec une suspension (Mari, temple de Ninni-za, M.2765).

2031.

Cf. suprap. 329, tableau 25.

2032.

Cohen 2005 : 140 ; cf. Hansen 1998 : 50.

2033.

Woolley 1934 : tombe privée 689, le sceau à scène de présentation est associé à une épée, pl. 206, n°190, U. 9681; tombe privée 1407, 176-177, fig. 52, U.12707, pl. 198, n°66. Le sceau représente une scène de chasse.

2034.

Woolley 1934 : 98, fig. 15, sceau en coquille et lapis-lazuli représentant un banquet, U.11751, pl. 192, n°12.