4-Abii. Les coiffures

Le graphique 7 met en évidence les modalités de répartition des types de coiffure identifiées selon les sites (annexe 3-Bb-d). Les coiffures recherchées apparaissent dans le Cimetière Royal : diadèmes, couronnes, rubans, anneaux à cheveux et brîms composent les magnifiques parures portées par les femmes et les hommes d’Ur jusqu’à la période akkadienne ; les frontaux et les filets remplacent ensuite les brîms dans les coiffures masculines. Sur les autres sites, le frontal ou le bandeau sont les ornements les plus simples et les plus courants, avec les anneaux à cheveux (Tell Bi’a). Le bandeau apparaît sans doute à Kheit Qasim, mais la petite plaque posée sur le crâne de l’individu de la tombe T21 Loc.3 n’est pas identifiée comme telle. À Umm el-Marra, les bandeaux en or et en argent sont en plusieurs exemplaires ; il existe cependant un fragment unique de diadème en forme de croisillons. Ce type particulier peut suggérer qu’il y a une distinction des individus par des coiffures.

Graphique 7- Les coiffures
Graphique 7- Les coiffures

Au regard du graphique 7, il est impossible de conclure qu’il existe une différence entre la Syrie et la Mésopotamie sur les types de coiffures portés. Ur constitue une exception qui se traduit dans une image graphique plus colorée par rapport aux autres sites ; on peut se demander si les coiffures sont le reflet des modes de ce temps à la cour. Les coiffures portées par la reine et certaines des suivantes pouvaient ne pas être portées dans la vie quotidienne de la cour et, dans ce cas, elles peuvent être interprétées en tant que parures funéraires2317. Certains éléments, comme les rubans, apparaissent sur des représentations figurées de Mari (figure 27) pourtant ils ne sont présents que dans le matériel funéraire d’Ur. Ces rubans pouvaient être éventuellement fabriqués dans des matériaux périssables sous formes de fibres végétales tissées par exemple. Il faut également souligner l’absence de matériel ou d’une partie de celui-ci à cause des pillages ou d’autres destructions : les textes d’Ebla établissent que les femmes étaient accompagnées de parures dans leurs sépultures2318. Pourtant, l’hypogée G4 est vide de tout matériel, aucune tombe du site ne permet de corroborer les données avancées par Archi pour cette période.

Le graphique 8 fait apparaître la richesse des associations de matériaux dans les parures des Tombes Royales. L’or est utilisé dans toutes les coiffures, seul ou en combinaison avec des pierres fines (lapis-lazuli, cornaline) et d’autres métaux (argent). Les objets simples tels que les bandeaux, les rubans ou les anneaux à cheveux sont en argent ou en cuivre. On constate donc un goût prononcé pour les associations de couleurs et de matières pour des parures sophistiquées telles que les couronnes, que l’on retrouve dans les tombes privées.

Ainsi, le graphique 9 compare la qualité des coiffures dans les Tombes Royales et les tombes privées contemporaines. Certaines coiffures provenant des tombes privées, en effet, égalent les plus magnifiques provenant des Tombes Royales : les individus des tombes 1068, 1130, 1133 portent des coiffures comme les couronnes en lapis-lazuli, cornaline et or similaires. L’argent est plus employé, mais il reste en forte concurrence avec l’or. On constate néanmoins que la diversité des coiffures est moins grande : il y a peu de diadèmes et de couronnes (présents dans les tombes citées supra) car ce sont des coiffures « royales » ; certaines sont au contraire constantes (bandeaux, rubans, brîms, anneaux à cheveux). En tout cas, les associations de matières précieuses et fines (rouge-orangé, or, bleu) sont aussi prisées. 

Graphique 8- Compositions des coiffures provenant des Tombes Royales
Graphique 8- Compositions des coiffures provenant des Tombes Royales
Graphique 9- Les coiffures dans les tombes privées du DAIII
Graphique 9- Les coiffures dans les tombes privées du DAIII

Notes
2317.

Cf. pp. 297-298, 390, volume 1.

2318.

Archi 2002.