1.3 La dépendance commerciale et le phénomène d’extraversion

Avant d’examiner les composantes structurelles du commerce extérieur algérien sous la colonisation, il est nécessaire de définir le régime douanier régissant les relations de l’Algérie avec le reste du monde. Il était, à quelques exceptions près, le même que celui de la métropole. C'est-à-dire que les produits algériens étaient admis en Métropole sans être frappés des droits de douanes et réciproquement. Dans ses relations commerciales avec le reste du monde, l'Algérie appliquait les mêmes droits et tarifs douaniers que ceux de la Métropole. Ce régime d’assimilation douanière de l’Algérie à la Métropole, était néfaste pour la première sur plusieurs plans, essentiellement en raison des différences de caractéristiques, donc des besoins entre les deux économies.

En effet, telle que le souligne fort bien Y. Djebari : « L’Algérie n’a pas les mêmes intérêts que la France à taxer lourdement l’importation des biens d’équipement. L’entrée en franchise de ces biens serait un avantage pour la colonie qui n’en produit pas, tandis que, pour la métropole, ce serait une concurrence pour les industries de base. A l’inverse, l’Algérie aurait intérêt à taxer certaines importations, même provenant de la France, pour protéger ses industries de transformation naissantes » 27  . Cet aspect, et bien d’autres, ont marqué durablement la structure du commerce extérieur de l’Algérie coloniale. Nous en examinerons, ci-dessous, les principales caractéristiques. Soulignons à l’occasion que la structure du commerce extérieur reflétait en grande partie les caractéristiques du développement intérieur.

Notes
27.

Y. Djebari, La France en Algérie, bilans et controverses, volume III, OPU Alger 1995, P. 611.