2. La rupture avec l’économie coloniale et la constitution d’une économie nationale 1962-1966

Au lendemain de l’indépendance, l’Algérie opta pour un modèle politico-économique totalement opposé à celui hérité de son passé colonial. D’une part, elle choisit un mode de développement par la planification centralisée, qualifié officiellement de « socialisme spécifique ». D’autre part, elle axa sa stratégie de développement sur l’industrie lourde, dite « industrialisante », au détriment de l’agriculture. Cependant, il y a lieu de souligner un élément de continuité, celui des filiations entre l’implantation spatiale des complexes industrieux et pétroliers initiés par le plan de Constantine et celle de modèle algérien d’après l’indépendance. En effet, les complexes d’El Hedjar pour la métallurgie, sidérurgie à Annaba, celui d’Arzew pour raffiner le pétrole. Trois des grands pôles d’industrialisation de l’Algérie indépendante, étaient prévus dans le cadre du plan de Constantine. L’hypothèse d’une inspiration algérienne du plan de Constantine lors de l’élaboration de la Stratégie du Développement n’est pas à écarter.