Conclusion

Après avoir présenté les principales caractéristiques de l’économie coloniale, nous nous sommes intéressés aux ruptures de l’économie algérienne avec celle héritée de la colonisation.

D’emblée, il nous a semblé nécessaire de dresser l’état des lieux de l’économie algérienne au lendemain de l’indépendance, afin d'être mieux informés sur la structure socio-économique héritée de la colonisation, et surtout comprendre les changements qui ont eu lieu au lendemain de l’indépendance.

Nous avons conclu que l’économie coloniale était inégale, duale et déséquilibrée. Fait aggravant, la déstabilisation provoquée par le départ massif des Européens qui constituaient l’essentiel de l’encadrement économique et administratif du pays, mais, elle recelait des potentialités importantes particulièrement en ce qui concerne le secteur agricole.

Nous nous sommes penchés par la suite sur les différents éléments susceptibles de caractériser la rupture avec l’économie coloniale. Deux conclusions se dégagent :

D’abord, et sans doute l’élément le plus important de cette rupture : le changement du mode de production  du capitalisme vers la planification centralisée, appelée officiellement « socialisme spécifique».

Le second élément marquant la rupture de la nouvelle économie algérienne avec celle issue de la colonisation réside dans l’orientation de la politique économique vers l’industrie à travers l’investissement public.

Concrètement, pour réaliser cette rupture, les dirigeants algériens ont procédé, dès les premières années de l’indépendance, au gel des variables de régulation par le marché faisant ainsi de l’Etat le propriétaire, le promoteur et le gestionnaire du processus de développement. Parallèlement, ils instaurèrent le contrôle bureaucratique sur le secteur autogéré avant de procéder aux nationalisations et à l’investissement public massif à travers les sociétés nationales notamment dans l’industrie et les hydrocarbures.