1.1.4 Tentative de promotion du secteur privé

Le secteur privé algérien a été longtemps un objet de « suspicion ». Il a été mis sous « liberté conditionnelle » dans le cadre de la Charte Nationale de 1976 et était classé en deux catégories : l’une exploiteuse à bannir, l’autre non exploiteuse tolérée,  mais à condition qu’elle soit en complémentarité avec les objectifs du planificateur. La distinction entre la propriété privée exploiteuse et non exploiteuse n’a jamais été clairement spécifiée, ce qui a laissé la porte ouverte à tous les dépassements et les discriminations.

Dans le cadre de la nouvelle démarche de l’Etat en ces débuts des années 1980, un nouveau dispositif législatif et réglementaire a été mis en place. Ce dernier visait, selon le discours officiel, à mieux faire participer le privé national à l’entreprise de développement que l’Etat souhaitait réaliser. Plusieurs actions ont été initiées, conformément à ce nouveau rapport que l’Etat voulait instaurer avec le secteur privé, comme le renforcement des avantages fiscaux pour les investissements « jugés » productifs tels que la production pour l’exportation, l’accroissement de financement en devises, l’investissement dans le secteur touristique.

La loi n° 82 - 11 du 21 août 1982 relative à l’investissement privé -et les différentes lois de finances notamment celle de 1985 qui ont favorisé l’accès du privé algérien au crédit bancaire a hauteur 30% de l’investissement total agréé- paraissent dans ce sens, comme l’expression de cette nouvelle politique étatique vis-à-vis du secteur privé. Par ailleurs, la loi du 25 juin 1983 (réajustée en octobre 1983) visant l’assouplissement du monopole de l’Etat sur le commerce extérieur, autorisait le privé national à importer directement du matériel neuf en le dispensant des droits et taxes pour toute valeur inférieure à 200 000 DA. Aussi, l’exercice d’une activité privée a été élargi aux types de sociétés et volumes d’investissements jadis interdits. A titre d’exemple, il était désormais possible d’agréer un investissement équivalent à 35 millions DA et de permettre la création des sociétés par actions (SPA).