1. La double transition vers la démocratie et le marché 1989-1991

Les événements d’Octobre marquèrent une nouvelle étape dans l’histoire de l’Algérie indépendante. Ils provoquèrent, tant au plan politique qu’économique, une rupture profonde jamais connue auparavant, par la remise en cause le monolithisme politique et le système de planification centralisée en œuvre depuis l’indépendance du pays en 1962.

En effet, cinq jours après le début des événements sanglants d’Octobre, le Président Chadli prononça un discours historique à la Nation, promettant des réformes économiques et politiques profondes193. Depuis, l’histoire de l’Algérie s’accéléra jusqu’au « renvoi» du gouvernement de M. Hamrouche (en 1991) et la gravissime crise politique de janvier 1992 qui marqua le début d’une régression multiformes (politique, économique, sociale, culturelles…) dont les prolongements se font encore sentir aujourd'hui.

Notes
193.

En raison de son importance pour l’histoire, nous reproduisons intégralement ce témoignage de G. Hidouci « le 6 octobre, une cellule de crise s’installe à la présidence. Outre le cabinet du président et les responsables de l’armée, y participent des personnages non attendus alors que d’autres sont exclus (cinq en l’occurrence). Les réformateurs sont officiellement interdits d’accès. (…) Le 10 octobre, le président, jusque-là silencieux et replié au bord de la mer, rejoint son bureau. Profondément choqué, il doit intervenir à la télévision. La cellule de crise lui propose une démarche de fermeté ; il consulte les réformateurs, surpris d’être appelés, et qui comprennent que le président a peur, sans comprendre de qui. Pour eux, face à la situation créée par ce drame, une seule réponse crédible : le changement du système politique. Ils rédigent un discours proposant la modification des institutions, dans le sens du multipartisme et de la garantie des libertés fondamentales, et attendent, sans trop y croire. L’après midi, on apprend que le président choisit cette voie … ». G. Hidouci, l’Algérie, la libération inachevée…Op.cit. 161.