3. L’Algérie entre l’attentisme et la tentative de retour au dirigisme économique (juin 1991-mai 1993)

La période allant de juin 1991 à mai 1993 a été marquée par une agitation politique sans précédent. C’était une période de tâtonnements et de tergiversations. L’armée, qui s’était officiellement retirée du champ politique en 1989, revint sur le devant de la scène et prit directement en main la gestion des affaires publiques -ceci ne pouvant être, évidemment, sans influence sur la politique économique du pays. Les décideurs algériens, après avoir choisi S.A. Ghozali pour « réformer les réformes » initiées par le gouvernement de M. Hamrouche, changèrent de registre et nommèrent aux affaires B. Abdeslam. Ce dernier, connu pour son attachement à l’étatisme tous azimuts, tenta de réinstaurer le dirigisme économique : ainsi l’Algérie passa, en quelques mois, d’une transition vers le marché à une  politique active pour neutraliser les lois du marché. En termes de projets et de visions économiques d’avenir, les gouvernements de S.A. Ghozali et de B. Abdeslam divergeaient mais partageaient le mythe du retour vers «  l’ère bénie » des hydrocarbures qui pourvoyaient à tous les besoins sociaux et économiques de la population.