1. L’adoption du P.A.S (1994-1998) : La seconde transition « ratée » vers le marche

Dès son installation en octobre 1993, le gouvernement de R. Malek affiche ses distances par rapport à la politique économique prônée par ses deux prédécesseurs (S.A. Ghozali et B.Abdeslam). En effet, à peine six mois après son installation, le gouvernement signa un « accord stand-by » avec le FMI, préparant le terrain au rééchelonnement de la dette extérieure publique et privée auprès des clubs de Paris et de Londres. Cet accord, dit « de stabilisation » - le troisième depuis 1989 - a duré un an, de mai 1994 à avril 1995. Il fut suivi d’un autre accord appelé  de financement élargi  d'une durée de 3 ans, mais plus contraignant, car assorti de conditions que le FMI impose habituellement aux pays demandeurs du rééchelonnement. Longtemps refusé, le rééchelonnement de la dette extérieure était finalement adopté dans des conditions moins favorables qu’en 1986 ou en 1991.

L’accord avec le FMI n'était, à l’évidence, pas une option « choisie » par l’Etat. Il s’est imposé en raison de la dégradation de la situation économique, sociale et sécuritaire du pays. L’amélioration fortement attendue des prix mondiaux des hydrocarbures n’avait pas eu lieu - bien au contraire les prix du pétrole baissèrent encore en 1993 - et les politiques de replâtrage adoptées par les gouvernements successifs ont aggravé la situation. Le résultat fut la « composition contrainte » avec les Institutions Financières Internationales. Le Plan d’Ajustement Structurel devenait incontournable. Il était présenté aux Algériens comme la seule solution qui s’offrait au pays par les mêmes acteurs qui l’avaient auparavant diabolisé pendant plusieurs années, au nom de la sauvegarde de la souveraineté nationale.

La présente section sera consacrée à l’analyse du contexte, du contenu est des résultats économiques et sociaux du Plan d’Ajustement Structurel appliqué par l’Algérie entre 1994 et 1998.