2. La transition algérienne a l’épreuve de l’opulence financière de l’état (1999-2010)

Depuis la fin du Plan d’Ajustement Structurel, l’Etat algérien a adopté une attitude contradictoire par rapport à la question de la transition vers le marché. Le discours sur la réforme économique est officiellement maintenu, mais dans les faits, l’Etat renoua avec sa conception dirigiste de l’économie. Résultat :l’économie algérienne connaît une évolution paradoxale.

De ce fait, l’économie algérienne se trouve être prise entre plusieurs tenailles, nous citerons les plus importantes : d’un côté, elle devient fortement centralisée au plan interne, mais exposée à une concurrence externe exacerbée ; de l'autre, elle dispose de ressources financières importantes -thésaurisées sous forme de réserves de change oisives dans des banques étrangères- mais la production de ses secteurs industriels et agricoles est en régression permanente. Pour schématiser cette situation, on pourrait dire que l’économie algérienne est atteinte du syndrome mercantile mais sans le protectionnisme qui le caractérise. Résultats : un affaiblissement de l’offre locale, des politiques budgétaires et monétaires permissives, une explosion des importations et une dépendance de plus en plus accrue des exportations d’hydrocarbures.