2.3.1 Aisance financière de l’Etat et sous-développement de l’économie réelle

Depuis 2000, l’économie algérienne connaît une aisance financière sans précédent. Grâce à l’évolution des prix internationaux des hydrocarbures, la croissance annuelle a dépassé 5% à partir de 2003 alors que l’inflation a oscillé entre 3 et 6% contre 30% en 1995. Les réserves officielles de l’Algérie ont continué d’augmenter pour atteindre, fin 2009, un total de 149, 1 milliards de $, soit l’équivalent de trois années d’importation.

Contrairement à cette aisance financière de l’Etat, l’économie réelle a sombré dans la stagnation permanente pour ne pas dire régression. Le secteur des hydrocarbures continue de contribuer à plus d’un tiers au PIB national, à plus de deux tiers aux recettes budgétaires et à la quasi-totalité des recettes en devises de l’Etat (97 %). En effet, malgré les investissements colossaux de l’Etat dans le cadre des différents plans de relance économique, la sphère réelle de l’économie algérienne demeure faible.

Cette contre performance de la sphère réelle se reflètent au travers au moins de deux indices : l’analyse de la conduite de la politique monétaire adoptée ces dernières années, ainsi que les statistiques relatives au commerce extérieur. En effet, tandis que les résultats de la politique monétaire permettent de rendre compte des méfaits de la mise sous l’autorité politique du pouvoir monétaire, ceux du commerce extérieur expriment l’évolution et l’état de l’offre et de la demande internes.