Conclusion

Depuis la remise en cause de la transition initiée par le gouvernement réformateur de M. Hamrouche initiée au début des années 1990, l’histoire économique algérienne a évolué dans des contradictions extrêmes. Le Plan d’Ajustement Structurel, censé être une occasion pour engager les réformes structurelles nécessaires, n’a finalement connu qu’une application partielle : les autorités avaient opté pour le règlement des problèmes financiers de l’Etat au détriment du pays. Cette tendance est confirmée depuis la fin du P.A.S et de l’augmentation des prix internationaux des hydrocarbures. En effet, dès que l’Algérie retrouva l’opulence financière, les autorités procédèrent au démantèlement des plus importantes réformes initiées auparavant, réalisant ainsi un retour vers la centralisation de la décision économique.

Ainsi, les entreprises publiques se retrouvèrent, après plusieurs années d’autonomie, gérée par les ministères sectoriels, le processus de privatisation fut bloqué et la Banque Centrale perdit son indépendance. Pire, la sphère marchande algérienne sombra de plus en plus dans l’informel et les pratiques de corruption -jadis limitées aux gros contrats d’importation- se multiplièrent pour envahir pratiquement tous les secteurs d’activités. La presse algérienne rapporte quotidiennement les scandales dans lesquels sont impliqués à la fois des hauts cadres de l’Etat, comme le Président Directeur Général de la SONATRACH, mais aussi de simples banquiers ou policiers, gendarmes et autres agents de l’ordre public.

D’un autre coté, nous assistons au développement de phénomènes jusque-là inconnus dans la société algérienne ; tels que le phénomène des « HARRAGAS », les kidnappings, les tentatives de suicide collectif de jeunes chômeurs. De plus, l’Algérie connaît une recrudescence sans précédent du phénomène des émeutes urbaines, notamment dans la capitale.

Aujourd’hui, après 15 ans de Stratégie de Développement par l’industrialisation intensive, suivies de 30 ans de réformes économiques, la situation de l'économie algérienne continue de nourrir de multiples inquiétudes, tant l’Etat n’arrive pas à faire face aux problèmes structurels qui compromettent l'avenir de l'Algérie comme espace économique viable susceptible de s'intégrer à la mondialisation. Par quoi peut-on expliquer cette situation ? C’est l’objet du prochain et dernier chapitre de la présente étude intitulé : la problématique de la nature des obstacles aux réformes économiques en Algérie.