2.2.4 Les fondements politiques de l’économie rentière 

Dans les développements précédents, nous avons tracé brièvement le cadre institutionnel dans lequel évolue l’économie algérienne. Ce dernier est, pour des raisons historiques, caractérisé par un dédoublement des structures du pouvoir en pouvoir occulte, mais avec une réelle autorité et un pouvoir formel sans autorité. Le premier, détenu par l’armée à travers les services de sécurité, et le second se nichent dans les institutions constituant ainsi une façade, mais sans emprise sur la réalité politique et économique du pays. Cette organisation institutionnelle duale ne peut s’accommoder ni avec le libéralisme politique, ni avec l’économie de marché. C’est ce qui explique le choix du modèle du parti unique et du système de planification centralisée adoptés au lendemain de l’indépendance; et donnant naissance à un Etat rentier et à une économie administrée et distributive. C’est ce qui explique également l’échec des réformes économiques à mettre fin à l’économie rentière.

Après une exposition des fondements politiques du choix du « socialisme spécifique » au lendemain de l’indépendance, nous nous intéresserons à la question de la rente comme obstacle devant l’enclenchement des dynamiques d’accumulation malgré les multiples réformes économique en Algérie.