Conclusion de la deuxième partie

Cela fait trois décennies que la question des réformes économiques domine le discours politique de l’Etat algérien. L’ensemble des gouvernements désignés depuis 1980 avait pour principale mission la conception et la mise en œuvre des actions réformatrices susceptibles de mettre fin au caractère rentier de l’économie nationale. Paradoxalement, et après plusieurs projets de réformes, dont un Plan d’Ajustement Structurel, l’économie algérienne demeure loin des dynamiques d’accumulation. Elle conserve son caractère rentier et distributif de richesses, qu’elle transfère d’ailleurs par le biais de la vente des hydrocarbures. Cette situation, nous a amené à nous interroger sur l’origine de l’échec recommencé de la transition algérienne vers le marché.

L’analyse combinée de la trajectoire économique du pays durant ces deux dernières décennies et la nature de l’Etat algérien, ou du régime politique qui l’a investi, nous a permis de conclure sur le fait que l’échec de la transformation de l’économie algérienne en économie productive de marché s’explique essentiellement par le type d’articulation entre le politique et l’économique. Autrement dit, c’est l’encastrement du champ économique algérien dans la sphère politique qui empêche la réussite de toutes les entreprises de réformes économiques. A ce propos, la question du changement politique comme préalable à la réussite des réformes économiques en Algérie est, à notre avis, capitale pour toute réflexion sur les conditions de succès de la transition algérienne vers le marché.