2. Le « soin » : l’unité intrahospitalière « Epidaure » du CPA et le centre de postcure « Hélios »

Le service intrahospitalier « Epidaure » du CPA : accueillir et soigner les personnes présentant des troubles psychiques

« Epidaure » est une unité d’admission de courte durée du Centre Psychothérapique de l’Ain ayant pour vocation de proposer un accueil et des soins à toutes les personnes présentant des troubles psychiques, nécessitant une hospitalisation, et domiciliées dans le secteur psychiatrique n°1 du département de l’Ain³³¹. La capacité d’accueil de cette unité est de 25 lits (dont deux chambres d’isolement), généralement occupés à 120 voire à 130%. Les activités de l’unité sont encadrées par différents professionnels (infirmiers, médecins, psychologues, assistantes sociales) mais bien souvent c’est l’infirmier qui, parce qu’il assure le quotidien de la personne hospitalisée, devient le référent incontournable de la prise en charge proposée au patient. L’activité de l’infirmier est cadrée par ce que le département paramédical des soins du CPA appelle « le projet de soins infirmiers »³³².

Le travail quotidien, « au front », des infirmiers se concrétise à travers :

‘« - l’évaluation clinique de la pathologie psychiatrique et de son impact dans la vie psychique et dans le lien social de la personne en soin,
- la participation, l’élaboration, le suivi, la mise en œuvre et l’évaluation du projet de soins individualisé, à partir de la démarche de soins (recueil de données – analyse de la situation, élaboration du diagnostic infirmier, formalisation et évaluation du projet de soins infirmiers),
- la permanence et la continuité des soins à partir d’une relation de proximité (assurer les relais avec les partenaires et les professionnels internes et externes),
- les soins : éducatifs, de base, techniques, relationnels aux patients,
- la prévention du risque : surveillance des risques de passage à l’acte, contention (psychique et physique) des troubles du comportement,
- la mise en place et l’animation de groupes de soins avec médiateurs (par exemple : peinture, cuisine, psychocorporel),
- les co-thérapies (psychodrame, psychomotricité, photolangage, atelier mémoire),
l’accompagnement, l’étayage dans les actes de la vie sociale,
- les entretiens patient, famille/environnement : éducation nationale, structures médico-sociales…
- les interventions de conseils, de partenariats au niveau du réseau. »
Extrait du Projet d’Etablissement n°2 du CPA,
« Le projet du service de soins infirmiers », p. 92-93.’

Le travail « réflexif », quant à lui, trouve sa place dans les réunions quotidiennes de « relève » entre les équipes infirmiers et également lors des réunions d’analyse de la pratique réalisées par une psychologue et qui ont lieu une heure toutes les deux semaines. Ces réunions visent à « échanger sur les difficultés qu’on peut ressentir dans les prises en charge, surtout s’il y a des choses qu’on a vécues de manière difficile, si on a des questions par rapport à des choses qu’on a pu faire avec un patient, est-ce qu’on a bien fait ? C’est vrai que d’un point de vue extérieur, elle [la psychologue] nous donne des réponses. » (Mlle LEDOUX, infirmière à l’unité « Epidaure » du CPA).