Projet social de sortie

Au cours de son séjour dans l’unité « Epidaure », Emilio rencontre régulièrement l’assistante sociale de l’unité, Mme BON, dont l’objectif précise t-elle est d’élaborer avec le patient un « bilan social » puis progressivement un « projet social de sortie » : « Des entretiens, tout le monde en fait. Moi, je m’axe plus sur le social et l’avenir pour essayer de mettre en place un projet. Sauf qu’Emilio, il était grillé de pas mal d’endroits donc c’est pas facile quoi. […] Quand les gens arrivent, j’attends tout le temps qu’ils aient vu le médecin. Par exemple, des gens comme Emilio, ils arrivent, et le lendemain on me dit voilà, il faut que tu voies Mr machin parce qu’il n’a pas de logement. Puis quand je regarde, il n’a toujours pas vu le médecin. Donc je réponds qu’il est quand même hospitalisé, on va peut-être attendre qu’il ait vu le médecin. Donc j’attends quatre ou cinq jours, qu’ils aient vu le médecin, qu’il y ait mise en place du traitement, qu’ils se soient posés un peu. Hors urgence bien sur. Sinon, après je fais un premier bilan social et administratif sur l’ouverture des droits, s’il y a des choses à mettre en place pendant l’hospitalisation. Et une fois que ça s’est fait, je les revoie pour préparer avec eux le projet de sortie. Mais c’est pas évident parce qu’en général c’est moi qui suis en demande. Le premier entretien est basé sur droit sécu, mutuelle, composition de la famille, qui prend en charge les enfants s’il y en a pendant que vous êtes là, le logement, les revenus, si les gens ont un travail, arrêt de travail, s’ils sont aux ASSEDIC, on demande l’indemnité, voilà les droits du fait de l’hospitalisation. Donc, il y en a avec qui ça se passe bien, d’autres moins bien. Avec Emilio au début, je ne comprenais rien à ce qu’il me disait, il ne comprenait rien à ce que je lui disais. Il était complètement paumé, je le voyais un jour, le lendemain, il ne savait plus qu’il m’avait vue. Tout le début de l’hospitalisation c’était comme ça, il n’imprimait plus. Et petit à petit, avec l’abstinence, c’est revenu. Ca aide quand même. Donc il a retrouvé pas mal de son autonomie. Il était en capacité de parler de son histoire, de sa vie de couple avec sa femme. De l’époque où il était sur Oyonnax, de ses filles, petit à petit les choses sont revenues. » (Mme BON, assistante sociale dans l’unité « Epidaure »).

En effectuant le « bilan social » d’Emilio, l’assistante sociale dit ne pas comprendre pourquoi Emilio est toujours « dans le système RMI » alors qu’il présente toutes les caractéristiques d’« une personne qui ne retravaillera jamais et qui peut prétendre à l’Allocation Adulte Handicapé » (Mme BON). C’est alors qu’au cours de son séjour au CPA, l’assistante sociale formule des demandes d’Allocation pour Adulte Handicapé (AAH) et de mise sous curatelle.