1.3 La métropolisation nécessite la présence d’une main d’œuvre de plus en plus qualifiée

Comme on l’a vu précédemment, le phénomène de métropolisation s’est accompagné d’une extrême complexification et diversification de la production. Les entreprises exigent de leur main d’œuvre beaucoup d’imagination, d’adaptation et d’initiative. Le travail intellectuel et abstrait a beaucoup plus de poids dans le système productif et suppose donc la présence de hautes qualifications. Or la spécificité métropolitaine réside justement dans cette capacité à mobiliser ce type de main d’œuvre qualifiée. Les économies d’agglomération jouent ici un rôle essentiel. La métropolisation permet en effet la proximité et les échanges entre les entreprises, les organismes de recherche et centres de formation (grandes écoles, universités). Ces interactions permettent de s’adapter au contexte mondialisé, lequel exige toujours plus d’innovation en créant des nouvelles technologies et des nouveaux produits. Tout cela fait de la métropole une « organisation productive innovante » (Gaschet, Lacour, 2005).

Le grand atout d’une métropole est de disposer d’un capital humain très important, essentiellement composé de cadres, de chercheurs et aussi d’étudiants hautement qualifiés prêts à entrer sur le marché du travail. On retrouve ici une des raisons pour lesquelles les grandes firmes privilégient leur localisation au sein d’une métropole : elles bénéficient potentiellement d’un grand effectif de main d’œuvre qualifiée et diversifiée, ce qui leur assure un maximum de débouchés et une résolution rapide des éventuels problèmes de gestion qu’elle peuvent rencontrer. En ce sens, la métropole est une protection contre le risque (Veltz, 1996) même si le revers de la médaille, c’est plus de chômage pour les moins qualifiés.