1.4 La métropole évolue d’une organisation hiérarchique locale à un système en réseau global

Historiquement, les métropoles d’équilibre se sont développées au sein d’un système urbain hiérarchisé. Les relations sont essentiellement horizontales entre la métropole et les pôles qui l’entourent. Cependant, le phénomène de mondialisation va forcer ces métropoles régionales à s’insérer dans un système économique mondialisé fonctionnant selon une logique de réseau.

Selon l’échelle que l’on considère, le réseau de la métropole change de caractéristique (Buisson, 1999). Pour une métropole régionale, on pourrait qualifier le réseau de hiérarchique : la métropole entretient des relations verticales, de concentration et de diffusion avec les villes moyennes environnantes. Tous les flux sont polarisés depuis et vers le centre de la métropole. A l’inverse, une métropole d’envergure mondiale s’inscrit plus dans un réseau maillé. Ce dernier permet une connectivité maximale vers tous les points qui composent le réseau. Les métropoles cherchent à maximiser cette connectivité, notamment à partir des deux dimensions suivantes (Derycke, 1999, p. 14) :

D’une manière globale, ces réseaux, qu’ils soient visibles ou invisibles correspondent de moins en moins à un réseau Christallérien mais plutôt à un réseau en hub et spokes (Ascher, 1995), une économie d’archipels (Veltz, 1996) caractérisés par une vitesse d’information toujours croissante. La métropole constitue le nœud central de ces trois grands réseaux et génère des flux de personnes, de biens et de services à l’échelle locale comme à l’échelle mondiale. La métropole se caractérise par une mise en commun de multiples réseaux dont les effets se démultiplient par leur rapprochement et leur proximité. Cela ne signifie pas que toute forme de hiérarchie a disparu (Damette, 1954) mais que les villes peuvent échanger (flux financiers, de marchandises et de personnes) avec d’autres villes en dehors du réseau hiérarchique.

La métropolisation est aussi un processus d’accumulation des richesses et des hommes les plus dotés sur les territoires privilégiés, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’organisation intra-urbaine et les flux.