2.2 La dimension environnementale du système de transports

Le secteur des transports, et en particulier sa composante routière a des impacts environnementaux particulièrement importants. Du point de vue du réchauffement climatique, le secteur transport émet 34,2 % de la totalité des émissions en équivalent CO2 tous secteurs confondus (SOeS, 2009). De plus, la quantité de CO2 émise a augmenté de 9 % entre 1990 et 2008 même si l’on peut constater une baisse récente de 6 % entre 2005 et 2008 (CITEPA, 2010). Des gros efforts sont réalisés par les constructeurs automobiles au fur et à mesure des réglementations imposées par l’Union Européenne, ce qui diminue les émissions unitaires de CO2 par kilomètre parcouru mais l’augmentation du trafic tend à compenser ces progrès techniques (CCTN, 2008). En revanche, d’autres gaz à effet de serre continuent d’augmenter, notamment les HFC, résultant du développement des dispositifs de climatisation sur les véhicules motorisés (CITEPA, 2010). On note tout de même une forte baisse des polluants locaux (CO, SO2, NOx, Particules fines) suite à la mise en place des normes EURO en 1992.

Il reste que les impacts de la pollution locale sur la santé sont avérés, comme le montre par exemple le lien établi entre des polluants tels que le dioxyde de soufre, d’azote, les particules fines et l’apparition de certains types de cancers (AFSSET – INSERM, 2008)

Les impacts des transports sur l’environnement ne se résument pas aux émissions de polluants. D’autres impacts existent avec des enjeux plus ou moins forts, tels que la consommation d’énergies non renouvelables, la perte de biodiversité, les nuisances sonores, l’insécurité routière, la consommation d’espace, la dégradation du paysage et du patrimoine bâti, la production de déchets (Joumard et al. 2010). L’objectif n’est pas de faire un recensement exhaustif des mesures de chacun des impacts, mais simplement de montrer que le système de transports entraîne plusieurs conséquences nuisibles pour l’environnement. L’OCDE estimait en 2001 le coût total des nuisances engendrées par le secteur transport à 650 milliards d’euros dans le monde (OCDE, 2006).

Pour conclure, l’ensemble des nuisances engendrées par le système de transports font que ce dernier n’est pas durable dans sa dimension environnementale.

Au cours du paragraphe 1.2, nous avons souligné les limites de l’approche utilitariste pour parvenir à un optimum social, ce qui nous conduit à privilégier une approche alternative (non utilitariste) pour évaluer la dimension sociale du système de transports.