6.1 Améliorer l’offre alternative de transports à la voiture

Le but de ces mesures est clairement de concurrencer l’usage de la voiture particulière en proposant une offre alternative crédible.

En premier lieu, il s’agit de favoriser la diversité de l’offre de transport sur toutes les parties du territoire urbain. Pour les déplacements locaux, cela se traduit par une meilleure desserte de métro, de tramway et de bus, ou d’autres alternatives adaptées et moins coûteuses comme l’auto-partage ou le transport à la demande, sur les zones du territoire non desservies, ainsi que divers aménagements permettant l’usage de la marche à pieds (aménagements de trottoirs) et du vélo (aménagement de pistes cyclables). Pour les déplacements plus longs, à l’échelle d’une aire urbaine par exemple, cela passe par une amélioration de la desserte en train et une meilleure offre des transports départementaux.

En second lieu, il s’agit d’améliorer la vitesse des modes de transports alternatifs et également d’augmenter la fréquence de desserte. Des mesures telles que l’aménagement de site propres, de priorités aux feux, de parkings relais, ou des transferts modaux plus rapides contribuent à diminuer le temps de transport et à les rendre plus compétitifs par rapport à la voiture particulière. Enfin, l’amélioration du confort, de la sécurité et de l’entretien des véhicules peut également contribuer à renforcer l’attractivité des transports publics.

Pour les aspects sociaux, ces mesures permettent d’améliorer l’équité territoriale et verticale. En effet, chaque partie du territoire peut bénéficier d’une offre de transport alternative, ce qui donne une possibilité de choix aux usagers. De plus, certaines catégories sociales à bas revenus n’ont pas les moyens d’utiliser une voiture. Il importe donc d’améliorer leur accessibilité à l’ensemble des services de la ville (accès à l’emploi, à la santé, aux activités culturelles, aux services publics) afin que ces ménages ne soient pas confinés au sein d’une zone donnée et exclus du reste du territoire.

Sur le plan de l’efficacité économique, l’usage accru des transports alternatifs permet aux ménages de réaliser des économies substantielles. En effet, on constate qu’en moyenne la mobilité en voiture particulière coûte dix fois plus cher aux ménages que la mobilité en transports collectifs, ce qui n’est pas vrai du point de vue de la collectivité où un kilomètre parcouru en transport collectif coûte plus cher que la voiture particulière (Nicolas et al. 2001). Néanmoins, il existe d’autres avantages à bénéficier de transports collectifs. Conformément à la réciproque de la conjecture de Mogridge (Pouyanne, 2004), l’amélioration de l’offre de transports collectifs (en site propre) permet à long terme une réduction de la congestion et un report modal vers les transports collectifs, améliorant ainsi leur part de marché. En outre, le moindre usage de la voiture permet de diminuer la demande en parcs de stationnement et en construction d’infrastructures et donc de réaliser ainsi des économies d’aménagement importantes.

Enfin, sur le plan environnemental, des économies importantes sont réalisées par la réduction des coûts liés au bruit, à la pollution, à la consommation d’espace et à l’insécurité routière.

Pour conclure, l’ensemble de ces mesures a pour but d’améliorer l’accessibilité que confèrent les transports collectifs aux aménités urbaines, notamment à partir des territoires périurbains.