1. Forme urbaine : une notion polysémique 

Le terme de « forme urbaine » renvoie à un large champ de concepts liés aux nombreuses disciplines qui les emploient, que ce soit l’urbanisme, la géographie, l’architecture ou encore les transports (Raynaud, 1999). Ce terme n’a pas de définition précise et il est pourtant employé couramment dans ces différentes disciplines. Il convient donc de se pencher sur cette notion fondamentale, en rapport avec la question qui nous intéresse, à savoir la relation entre le type d’urbanisme et les coûts qu’il peut engendrer dans le domaine des transports.

« Le flou » qui entoure l’emploi du (ou des) concept lié à la forme urbaine et les nombreuses transformations sémantiques dont il est l’objet trouve son origine dans trois causes (Raynaud, 1999, pp. 94-95) :

  • les limites de la communication humaine qui ne peuvent assurer dans l’intégralité la transmission précise d’un concept lié à un terme à savoir la forme urbaine ;
  • les différents concepts de formes urbaines dépendent de la discipline à laquelle ils renvoient : si par exemple un géographe s’adresse à un sociologue, il peut y avoir une erreur d’interprétation ;
  • le terme forme urbaine est récent, à la mode, et peut donc être employé en fonction des buts et intérêts de chacun pour paraître plus novateur et donner une impression de progrès.

Le terme de forme urbaine peut être utilisé soit dans le but de défendre un urbanisme « idéal », un exemple à suivre, un modèle, ou bien cela peut être simplement un outil de nature descriptive afin de caractériser une ville. Nous choisissons de nous situer sur le second point. Dans le cadre qui nous intéresse, le mot « urbain » renvoie en majorité à l’espace physique et à ses caractéristiques mais aussi à la population (densité, caractéristiques du ménage). Il échappe à toute représentation subjective et abstraite que peut concevoir l’individu de la ville. Le terme de forme urbaine sera donc en rapport avec un certain nombre de notions : étalement urbain, monocentrisme, polycentrisme, pôles secondaires, localisation des activités, densité… Dans ce sens, comme nous l’avons mentionné précédemment, le terme de forme urbaine est assimilé au système de localisation, ainsi qu’à l’ensemble des caractéristiques de ce dernier.