3.5.a L’étalement urbain : une forme de développement urbain non durable

Le débat sur la ville compacte a commencé avec la stigmatisation des problèmes engendrés par l’étalement urbain, vu comme une forme urbaine non durable.

D’un point de vue environnemental, l’étalement urbain engendre une forte consommation des terres et des ressources (Burchell et Mukherji, 2003 ; Gillham, 2002). Cela pose des problèmes importants : l’aménagement massif d’infrastructures de transports en périphérie consacrées à l’automobile crée des dégradations environnementales qui, à long terme, peuvent engendrer une destruction des écosystèmes et une contamination des sols. La forte pollution environnementale due à l’utilisation prépondérante de la voiture particulière est également pointée du doigt (Newman, Kenworthy, 1989 ; Anderson et al. 1996). Les hausses continues du trafic automobile peuvent engendrer des problèmes de pollutions globales et locales, une augmentation des nuisances liées au bruit et à la congestion entraînant à terme des problèmes de stress et de santé pour les individus (Hillman, 1996).

D’un point de vue économique, l’étalement urbain génèrerait des dépenses importantes. Il pourrait nécessiter des aménagements massifs d’infrastructures, de réseau de distribution d’eau, d’électricité et de services publics (Burchell et Mukherji, 2003) mais cette question reste très controversée (Burgess, 2000). En revanche, les ménages doivent supporter des coûts de mobilité plus importants car ils sont obligés de se motoriser pour pouvoir se déplacer en périphérie (Litman, 2006).

D’un point de vue social, l’étalement urbain tend à aggraver les inégalités d’accès à la ville au niveau individuel. Les emplois et les services sont généralement plus éloignés de la zone de résidence du ménage en milieu peu dense (Stretton, 1996).