3.5.b La ville compacte est-elle durable ?

Ces différents constats ont conduit les pouvoirs publics à s’interroger sur la forme urbaine qui pourrait répondre à ces trois critères de durabilité. Les différents travaux portant sur les liens entre densité et mobilité ont progressivement conduit à la promotion du modèle de la ville compacte. Ce modèle encourage le développement de zones urbaines, à usage mixte, bénéficiant d’une bonne offre de transports collectifs et dont les « dimensions humaines » sont favorables aux modes doux (Burton, 2000). Les deux principaux avantages supposés de ce type de développement urbain sont la réduction de la dépendance automobile, la préservation des espaces naturels et un meilleur accès aux ressources urbaines (Jenks et al. 1996, Burton, 2000). Cependant, un certain nombre d’auteurs ont mis en doute les bénéfices environnementaux, économiques et sociaux que pouvait apporter la ville compacte (Breheny, 1996 ; Gordon et Richardson, 1989, 1997). Les nombreux débats entre les partisans et les opposants à la ville compacte conduisent à un certain nombre d’arguments clefs en faveur, et contre la mise en place de ce modèle d’aménagement urbain.

Faut-il donc mener des politiques de compacification urbaine ou pas ? La réponse à cette question est délicate tant il est difficile de réaliser un bilan complet sur les avantages et les inconvénients. Breheny (1997, p. 211) propose une méthode d’évaluation en trois étapes :

Dans le cadre de notre problématique, la question de la véracité a déjà été discutée précédemment : une politique de compacification favorise globalement une mobilité plus durable (Newman et Kenworthy, 1989 ; Newman, 1992 ; ECOTEC, 1993). Même s’il subsiste quelques problèmes liés à la méthode d’analyse, on sait que la densité favorise une mobilité plus durable.