4.2.d Intervention des macro-agents

Le processus de formation des pôles n’était le fruit jusqu’à présent que de l’interaction entre une multitude d’agents microéconomiques (ménages, firmes) dans le cadre du processus d’auto-organisation. Pourtant, des acteurs tels que les gouvernements locaux, les promoteurs immobiliers ou les grandes entreprises peuvent être à l’origine de la création d’un ou plusieurs pôles secondaires. Leur intervention peut s’avérer nécessaire une fois que la taille optimale de la ville monocentrique a été atteinte. En effet, au-delà de la taille optimale, les bénéfices marginaux d’agglomération sont inférieurs aux coûts marginaux issus de cette même agglomération. Pourtant, un agent individuel peut tout de même choisir de se localiser au centre tant que les bénéfices liés à sa localisation au centre sont supérieurs à ceux qu’il pourrait tirer d’une éventuelle localisation en périphérie. Dans ce contexte, l’intervention d’un macro-agent peut permettre de recréer en périphérie des avantages liés à la localisation centrale (présence de services publics, bonne accessibilité) pour attirer les nouveaux entrants. La mise en concurrence de plusieurs macro-agents privés mène intuitivement à la formation de nombreux sous-centres plus petits. Plusieurs modèles confirment cette tendance (Henderson, Mitra, 1996 ; Becker, Anderson, 2000).

L’émergence de formes urbaines polycentriques, avec des pôles de différentes natures, a modifié l’organisation du système de localisation. Il reste à s’interroger sur les conséquences de la réorganisation de l’espace urbain sur la mobilité des ménages.