5.1.c Etudes utilisant des modèles de choix modaux

La démarche méthodologique est similaire à celle utilisée dans les modèles linéaires multivariés à la différence qu’ils découlent de la théorie micro-économique. Ces modèles notamment adoptent une formulation probabiliste de l’utilité. En effet, l’expérience montre que deux individus aux caractéristiques identiques, placés dans deux situations identiques ne sont pas forcément amenés à effectuer le même choix du mode de transport (Bonnel, 2004). Dans cette approche, l’individu cherche toujours à effectuer le choix qui maximise son utilité mais cette dernière n’est connue que de manière imparfaite. C’est pourquoi l’utilité est composée dans ces modèles d’une partie déterministe et d’une partie aléatoire (Ben-Akiva et Lerman, 1985). Les principaux modèles utilisés dans cette approche utilisent des formulations de type logit multinomial.

Les travaux adoptant cette méthodologie s’effectuent généralement aux échelles de la personne ou du ménage car ces derniers constituent « l’unité de décision » du choix du mode de transport (Handy, 1996). L’utilité d’un mode de transport se quantifie par l’estimation de son coût généralisé. Dans la mesure où l’on peut utiliser certaines variables d’usage du sol comme proxy du temps de transport (densité, accessibilité, offre de transports collectifs), on peut, dans le cadre de ces modèles, étudier l’impact sur la mobilité pratiquée (Crane, 1996 ; Boarnet et Sarmiento, 1998 ; Crane et Crepeau, 1998 ; Cervero, 2002 ; Chatman, 2005 ; Schwanen et Mokhrarian, 2005 ; Handy et al. 2005 ; Cervero, 2007) et surtout justifier le sens de la causalité. Si par exemple, la densité augmente l’utilité d’un mode de transport, alors ce dernier sera davantage utilisé. Ces modèles ne permettent pas en revanche de tenir compte du phénomène d’auto-sélection.