1.5.a Différentes méthodes de calculs pour les distances…

L’E.M.D de Lyon renseigne assez précisément sur les zones à l’origine et à la destination d’un trajet ou d’un déplacement puisqu’elle utilise un zonage composé d’environ 700 secteurs fins. A partir de ces informations, il est possible de calculer la distance à vol d’oiseau entre une origine et une destination à partir des centroïdes de zone. En revanche, l’E.M.D ne donne pas d’indications pour les éventuels déplacements réalisés à l’intérieur de chaque zone. Nous reprenons la méthodologie employée par l’INRETS dans ses D.E.E.D pour l’estimation de ces déplacements : elle consiste à attribuer une longueur de déplacement unique en fonction de la surface de la zone considérée selon la formule : d = 1/2 * S1/2 où d est la longueur du déplacement et S la surface de la zone. Nous aurions pu utiliser les temps déclarés pour estimer la longueur de ces déplacements, en attribuant à chacun d’entre eux une vitesse moyenne, mais nous verrons par la suite que les valeurs de temps déclarés comportent d’importants biais.

Nous estimons quatre types de distances dans ce travail comparatif : le vol d’oiseau, la distance rectilinéaire moyenne, la distance rectilinéaire pondérée et la distance d’un modèle d’affectation du trafic. Nous nous limitons aux distances effectuées en voiture, dont l’origine et la destination ne sont pas confondues, au sein du périmètre de l’aire urbaine de Lyon. En effet, c’est le mode de déplacement qui comporte le plus d’enjeux en termes environnementaux, économiques et sociaux.

La distance à vol d’oiseau correspond simplement à la distance euclidienne entre deux centroïdes de zone. L’estimation de la distance rectilinéaire moyenne part du principe que les déplacements ne s’effectuent pas en ligne droite entre une origine et une destination donnée. La méthode consiste alors à corriger la distance à vol d’oiseau par un coefficient moyen établi à 1,3 (Plat, 1982). La distance rectilinéaire pondérée se veut plus précise en incluant des variations sur le coefficient de correction en fonction de la distance à vol d’oiseau. Concrètement, ce dernier peut varier de 1,4 pour les petits déplacements à 1,1 pour les déplacements supérieurs à 20 km, selon la formule suivante (Gallez, 2001) :

Drp = Dvo*(1,1 + 1,3*exp(-Dvo/20)) pour Dvo <= 20 km

Drp = Dvo*1,1 pour Dvo > 20 km

Avec Dvo la distance à vol d’oiseau et Drp la distance rectilinéaire pondérée. Cette formule est utilisée habituellement par l’INRETS pour le calcul des distances de déplacement dans ses D.E.E.D. Enfin, la distance peut aussi être déterminée par un modèle d’affectation du trafic. Nous avons utilisé, dans le cadre du programme de recherche SIMBAD (SImuler des MoBilités DurAbles), le logiciel d’affectation du trafic Davisum©. Nous nous sommes basés sur les matrices origines – destinations fournies par le logiciel (temps et distance) en heure de pointe (du soir) et en heure creuse. Selon l’heure de départ et d’arrivée du déplacement, nous avons pu ainsi réaffecter l’ensemble de ces données aux fichiers déplacements et trajets de l’enquête ménages. L’avantage de ce logiciel est qu’il tient compte de la forme du réseau viaire et du degré de congestion dans l’affectation d’un itinéraire. Les distances et les temps ainsi trouvés sont souvent plus précis que les distances en vol d’oiseau corrigées et les temps déclarés de l’enquête ménages. C’est pourquoi les données issues du logiciel constitueront nos données de références pour la comparaison.