1.5.b … Qui ne conduisent pas nécessairement aux mêmes résultats

Les déplacements interzones réalisés en voiture particulière sur l’aire urbaine de Lyon constituent un échantillon de 31 630 trajets. Afin d’effectuer notre comparaison, nous comparons les longueurs de déplacements par classe de déplacements, selon leur longueur. Le tableau IV-5 présente les différentes classes de déplacements considérées, ainsi que les répartitions des flux selon un découpage en quatre couronnes en plus du centre (annotations C, P1, P2, P3, P4), ce dernier étant constitué de Lyon et Villeurbanne :

Tableau IV-5 : matrice origine-destination du nombre de trajets en voiture sur l’E.M.D de Lyon en 2006
classes de déplacements utilisées C-C C-P1 C-P2 C-P3 C-P4 P1-P1 P1-P2 P1-P3 P1-P4 P2-P2 P2-P3 P2-P4 P3-P3 P3-P4 P4-P4 Total
]0-2.5[ km 1675 114 4 0 0 1222 11 3 0 571 58 0 129 0 1329 5116
]2.5-5] km 1924 436 46 0 0 1112 594 59 17 950 208 0 863 86 1036 7331
]5-10] km 1922 725 225 45 1 425 838 357 89 385 848 67 1007 197 1554 8685
]10-15] km 854 301 312 86 28 159 329 416 115 94 331 126 300 207 432 4090
]15-20] km 571 81 241 171 45 108 177 255 101 47 206 133 132 138 206 2612
]20-30] km 559 11 76 326 165 27 132 267 229 49 150 182 58 182 105 2518
30 km et plus 249 0 2 90 175 0 24 105 155 26 115 100 61 127 49 1278
Ensemble 7754 1668 906 718 414 3053 2105 1462 706 2122 1916 608 2550 937 4711 31630

Source : traitement auteur sur l’E.M.D de 2006

Le tableau IV-5 présente les flux non redressés des déplacements en VP conducteur ou passager selon 7 classes de déplacements et un découpage géographique en 4 couronnes. Les résultats montrent que la proportion des flux internes au centre par rapport à l’ensemble de ceux en direction ou à destination du centre est élevée (68 %), ce qui confirme la forte centralité de Lyon et de Villeurbanne. Cette proportion baisse pour la 1ère et la 2ème couronne (respectivement 34 % et 28 %) mais ré-augmente pour la 3ème et la 4ème couronne (respectivement 34 % et 64 %). Ainsi l’aire d’attraction du centre semble s’affaiblir en troisième couronne au profit des pôles secondaires (Villefranche-sur-Saône, L’Isle- d’Abeau…).

Que donne la comparaison des différents types de distances énumérés précédemment ? Le tableau IV-6 présente les premiers résultats selon la classification adoptée :

Tableau IV-6 : comparaison des distances moyennes par classe pour les déplacements en voiture interzones sur l’aire urbaine de Lyon
classes de distances distances Davisum© (km) vol d'oiseau / Davisum© rectilinéaire moyen / Davisum© rectilinéaire pondéré / Davisum©
]0-2.5[ km 1,75 0,71 0,93 0,98
]2.5-5] km 3,67 0,72 0,93 0,98
]5-10] km 7,05 0,70 0,91 0,94
]10-15] km 12,27 0,69 0,90 0,89
]15-20] km 17,34 0,68 0,88 0,86
]20-30] km 24,21 0,71 0,92 0,85
30 km et plus 38,39 0,71 0,92 0,79
ensemble 9,52 0,70 0,91 0,88

Source : traitement auteur à partir de l’E.M.D de 2006 et du logiciel Davisum©

Globalement, on constate que les distances issues du modèle d’affectation sont supérieures aux autres distances estimées. L’écart reste relativement constant avec les distances à vol d’oiseau (rapport de 0,7). Pour les distances rectilinéaires corrigées, les petits déplacements sont mieux estimés par les rectilinéaires pondérés (rapport de 0,98), tandis que les longues distances le sont mieux par le rectilinéaire moyen (rapport de 0,92). Il semblerait donc qu’une correction proche d’un coefficient de 1,4 soit plus juste que celui du rectilinéaire moyen. A l’inverse, la majoration de 10 % appliquée pour les longs déplacements semble insuffisante et le coefficient de correction (1,3) utilisé par le rectilinéaire moyen semble plus cohérent. Notons enfin que globalement, les distances estimées par Davisum© peuvent sembler un peu élevées car les pentes des courbes débits vitesses utilisées par le logiciel lors de la phase d’affectation sont faibles (une faible augmentation de la congestion entraîne une forte baisse de la vitesse), ce qui pousse le logiciel à chercher des itinéraires alternatifs plus longs mais de temps de parcours plus faibles.

On peut constater que les différences sont relativement faibles à un niveau agrégé. Mais le tableau IV-6 cache de nombreuses disparités au sein de chaque classe, ces dernières n’étant pas visibles car la plupart du temps, les erreurs se compensent. Il convient cependant de bien les connaître car les imprécisions deviennent importantes lorsque l’on manipule des échantillons de faibles effectifs. Pour cela, nous estimons un écart relatif moyen pour chaque classe de déplacement selon la formule suivante (Nicolas et al. 2001) :

Tableau IV-7 : écarts relatifs en valeur absolue des distances en vol d’oiseau pondérées avec les distances Davisum©
Tableau IV-7 : écarts relatifs en valeur absolue des distances en vol d’oiseau pondérées avec les distances Davisum©
Tableau IV-7 : écarts relatifs en valeur absolue des distances en vol d’oiseau pondérées avec les distances Davisum©
Classes de distances Distances Davisum© (km) Ecart absolu moyen Davisum©/rectilinéaire moyen Ecart absolu moyen Davisum©/rectilinéaire pondéré
]0-2.5[ km 1,75 26,7% 26,1%
]2.5-5] km 3,67 18,9% 18,0%
]5-10] km 7,05 14,5% 13,5%
]10-15] km 12,27 14,7% 14,4%
]15-20] km 17,34 14,8% 15,8%
]20-30] km 24,21 12,3% 15,5%
30 km et plus 38,39 10,6% 21,2%
Ensemble 9,52 14,5% 16,3%

Source : traitement auteur à partir de l’E.M.D de 2006 et du logiciel Davisum©

Les écarts relatifs en valeur absolue sont semblables pour les courtes distances en rectilinéaire moyen et pondéré. En revanche, les différences sont plus fortes pour les longues distances, conformément aux résultats précédents.

Les courtes distances font systématiquement l’objet d’un écart plus important avec les distances modélisées. L’influence du réseau viaire à cette échelle est probablement plus importante. Comme nous le mentionnions précédemment, le rectilinéaire moyen se prête mieux à l’estimation des grandes distances. Il reste que les écarts observés (14 à 16 %) reflètent des différences non négligeables, ce qui justifie amplement l’usage d’un modèle d’affectation de trafic.